Ta punition, ma pauvre Adèle, c'est d'être toi et d'avoir à vivre avec ça.

Holy Motors, film de l'année 2012 selon les Cahiers du Cinéma.

L'acteur principal (et c'est peu de le dire!) de ce fabuleux film s'appelle Denis Lavant. Celui-ci se livre le temps d’une journée à se glisser dans la peau de nombreux personnages, empruntant onze identités aux antipodes les unes des autres.

Dans ‘Holy Motors’ on ressent de la poésie et un intérêt pour la beauté qui viennent contraster avec un certain désespoir et qui deviennent des nécessités pour (sur)vivre tant la vie semble dénuée de sens et donc absurde. C’est un film romantique – au sens premier du terme – où l’auteur tente de nous faire réfléchir sur ce qu’est la beauté de l’art ou plutôt sur l’oubli de celle-ci par les spectateurs d’abord mais aussi par l’Homme en général, s’enfermant presque dans un état végétatif, regardant les choses sans vraiment les regarder, entendant sans écouter.

Le jeu d’acteur de Denis Lavant est bluffant ; il incarne des personnages complexes de par leurs différences; tantôt un homme d’affaires plein de certitudes, tantôt une mendiante roumaine qui fait la manche ou encore son désormais célèbre (et recyclé) M. Merde, un affreux personnage transgressif et insolent. D’ailleurs, la scène où celui-ci kidnappe Eva Mendes est riche de symboles et d’impertinence ; d’abord du fait de montrer un homme en érection sans tabou au cinéma et ensuite de celui de faire défiler sur des talons un top model maquillée mais aussi voilée et de l’afficher à côté d’un homme nu dont le désir sexuel se ressent et surtout se voit. Cette scène est une des scènes les plus oniriques de ‘Holy Motors’ que l’on peut donc considérer comme un film-rêve, pourtant ancré dans une réalité joyeuse mais toutefois chaotique.;

Enfin, c’est la mise en scène, l’imagination débordante de Carax, son travail sur les lumières et surtout sa réflexion sur ce que sont l’identité et la place du spectateur d'art de nos jours qui rendent ce long-métrage déroutant et séduisant et qui m’ont poussé à vous en parler.
Da_Silva_Ivo
8
Écrit par

Créée

le 13 août 2013

Critique lue 482 fois

2 j'aime

Ivo Da Silva

Écrit par

Critique lue 482 fois

2

D'autres avis sur Holy Motors

Holy Motors
Chaiev
2

Pas une affaire Holy

J'ai toujours du mal avec les gens qui continuent à faire des films pour expliquer que le cinéma est mort : j'ai l'impression d'assister à deux heures de nécrophilie. J'ai rien contre l'idée que des...

le 16 juil. 2012

131 j'aime

68

Holy Motors
guyness
4

S'ériger en art triste

Holy brius L'étrange est sans doute la notion la moins bien partagée au monde. Expliquez à vos proches (enfants adolescents, voisins) gavés de télé-réalité ou de téléfilms avec Thierry Neuvic, qu'en...

le 15 nov. 2012

128 j'aime

29

Holy Motors
AudeM
10

Saint Moteur

Treize ans. Treize longues années ont été nécessaires à Leos Carax pour revenir au cinéma français accompagné d’un long-métrage sélectionné au Festival de Cannes 2012. Et quel long-métrage ! Holy...

le 19 févr. 2013

116 j'aime

6

Du même critique

9 Mois ferme
Da_Silva_Ivo
7

Un conseil: Allez voir 9 mois ferme

Je suis allé voir 9 mois ferme, le cinquième film de Albert Dupontel, et je vais commencer par vous dire une petite chose... En arrivant au cinéma à Bruxelles, je ne m'attendais certes pas à voir ce...

le 12 nov. 2013

2 j'aime

Lost Highway
Da_Silva_Ivo
7

'Lost Highway' - "Tu ne m'auras jamais"

Lost Highway de David Lynch est sorti en 1997. Pour être totalement franc, je dois vous avouer - sans gêne aucune - que je me suis souvent demandé en regardant Lost Highway où Lynch comptait nous...

le 14 août 2013

2 j'aime

Holy Motors
Da_Silva_Ivo
8

Ta punition, ma pauvre Adèle, c'est d'être toi et d'avoir à vivre avec ça.

Holy Motors, film de l'année 2012 selon les Cahiers du Cinéma. L'acteur principal (et c'est peu de le dire!) de ce fabuleux film s'appelle Denis Lavant. Celui-ci se livre le temps d’une journée à se...

le 13 août 2013

2 j'aime