Toujours rythmé et référencé mais moins drôle, cet opus souffre d'un trop-plein de personnages.

On l’aime cette saga d’animation sortie de nulle part il y a bientôt cinq ans maintenant. L’idée de faire de tout ce que l’imaginaire collectif et les diverses cultures à travers le monde ont pu créer de monstres et de créatures, les héros d’un dessin animé familial est en soit excellente. Et, surtout, les deux premiers opus ont prouvé que c’était certainement avec cette saga que l’on se gondolait le plus dans le rayon animation, à égalité avec certains épisodes de « L’Age de glace », série à laquelle « Hôtel Transylvanie » emprunte son irrésistible côté cartoon. A ce niveau, le troisième volet ne déroge pas à la règle avec toujours autant de gags, de références et de situations complètement loufoques à se mettre sous la dent. Et l’idée de sortir les personnages du château roumain pour leur faire prendre des vacances sur un énorme bateau du type « La Croisière s’amuse » est une excellente chose pour ne pas lasser le public. On assiste donc à un choc contextuel et visuel qui regorge de bonnes idées entre les activités balnéaires proposées et cette bande de personnages gentiment monstrueux et azimutés. Enfin, le scénario pioche un peu partout dans les légendes fantastiques connues, du triangle des Bermudes à la Cité d’Atlantide, avec malice. Et nous amène de nouveaux personnages issus desdites histoires…


Un peu trop peut-être d’ailleurs. En effet, à force d’accumuler le nombre de personnages au fur et à mesure des épisodes, certains passent à la trappe pour notre plus grand malheur. Ceux que l’on pourrait appeler les seconds rôles (souvent les plus drôles) ont tous droit à une ou deux scènes maximum et réglementaires pour ensuite ne plus faire que tapisserie. Par exemple, le père de Dracula et les trois sorcières présentes sur le bateau passent à la trappe alors qu’il y avait matière à beaucoup de gags. Même chose pour ce qui reste le personnage le plus drôle de la saga, le Blob. Et dans cette précipitation de péripéties et cet amoncellement de personnages, le film ne se pose pas et fait beaucoup moins rire que les deux précédents qui avaient certes mis la barre très haut. On a tout de même droit à l’arrivée d’une compagnie aérienne tenue par des Gremlins dont on se souviendra et à l’équipage du bateau représenté par des poissons à mourir de rire. On apprécie aussi le duel final entre deejays qui stigmatise l’EDM et remet au goût du jour des classiques musicaux (mais qui finit tout de même par asseoir la Macarena sur le trône !). « Hôtel Transylvanie 3 » est donc le moins bon épisode mais se regarde tout de même avec plaisir en espérant qu’un quatrième voit le jour et se recentre sur les meilleurs personnages avec un cadre tout aussi original (un tour d’Europe par exemple?).


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 26 juil. 2018

Critique lue 304 fois

4 j'aime

Rémy Fiers

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4

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