Hunger Games par Adri_Gros_BOB

Je n'ai pas lu la trilogie "Hunger Games", et comme beaucoup de Français je n'en avais jamais entendu parler.
Jusqu'à aujourd'hui, car oui nous avons encore droit à une adaptation cinématographique de roman de science-fiction, best-seller paraît-il.
Alors j'attends, bien installé dans ma salle I-Max, vierge de toute image parasite promotionnelle et autres bandes-annonce si ce n'est une affiche aperçue dans la rue, pour être tout-à-fait honnête très repoussante. Oui mais voilà, j'ai besoin de ma dose de séance cinéma, et si parfois j'ai l'impression d'avoir manqué une occasion de ne rien faire, il arrive aussi qu'un vrai soulagement voire une grande satisfaction resorte de cette addiction non réfrénée. C'est évidemment le cas pour Hunger Games.
"Évidemment" car, passées les premières minutes qui précèdent l'arrivée du véritable sujet sur la grande table scénaristique, le soin apporté à l'ambiance, à l'atmosphère, à la montée en puissance du film, est "évident". On assiste, dans un premier temps, à une prise de conscience collective de l'absurdité cruelle du monde (pour nous, futuriste et surréaliste), et plus particulièrement, de la situation très exceptionnelle dans laquelle les personnages se retrouvent subitement. Dans un deuxième temps à un jeu de chasse à l'homme, un combat de gladiateur immense, injuste et... retransmis en direct à la télévision ! C'est brutal, incroyable, épique, passionnant, mais surtout, c'est un grand film d'aventure. On vit aux côtés des jeunes, très jeunes, trop jeunes combattants, et on suit avec intérêt l'histoire qui les unie, aussi improbable qu'elle puisse paraître. Le plus troublant dans tout ça, et en même temps, ce qui donne la touche de grande personnalité à ce film, c'est le décalage total entre 2 mondes, ceux qui contrôlent, manipulent, et jouissent de ce tragique spectacle, et les victimes, pour la plupart transformées en martyrs, et pour l'immense minorité en Héros de guerre. La légèreté est transmise par les costumes et coiffures de la haute société de ce nouveau monde, caste haute en couleurs, qui semblent déteindre sur l'humeur de leurs propriétaires, les organisateurs, mais aussi spectateurs et de façon encore plus évidente sur les présentateurs et animateurs de ce show de télé-réalité meurtrier, qui n'ont pas peur de figer un grand sourire, presque contagieux. On pense parfois au "cinquième élément" de Luc Besson, et on apprécie. Une certaine tension est apportée par le scénario, et un contre la montre terrible pour la survie rythme les pièges, embuscades, et stratégies mis en place par les protagonistes. Il y a de l'amour, de la mort, de l'action, de l'amitié, un univers et même une mythologie installée assez rapidement, très prometteuse pour la suite, car oui il y a largement matière à durer, du moins à continuer ce qui deviendra forcément une saga à succés (mérité, si les engagements entrevus dans ce premier opus sont tenus).
Il faut aller le voir, c'est divertissant mais pas que !