Tout le monde en parle. La promotion est excessive. Ca frétille de partout. Mais finalement qu’en est-il réellement de ce film. L’idée est ingénieuse. Dans une Amérique futuriste composée de 12 districts qui pourraient très aisément être comparé aux castes indiennes, guerriers, fermiers, mineurs (etc), et d’une élite richissime à l’extrême détenant le pouvoir, chaque année, et ce depuis 74 ans, se déroule les hunger games en punition de la révolte de ces districts face au pouvoirs. Chaque district doit donner (sacrifier) un garçon et une fille âgés de 12 à 18 ans. Ces jeux sont simple : parmi les 24 recrues annuelles, une seul en sortira vivante. On suit donc Katniss Everdeen, 16 ans, du district 12 (les mineurs), qui s’est portée volontaire à la place de sa sœur.


L’idée m’a tout de suite intéressée, je m’imaginais déjà une critique virulente de la télé-réalité, du voyeurisme actuel mais finalement si l’idée est là, elle n’est pas mis au premier plan. Lionsgate avec les droit de ce best-seller littéraire a voulu remonter la pente et a donc choisi un film tout public (ou presque) pour faire le maximum d’entrées au lieu de se tenir au propos du livre. Il a voulu faire en sorte que les adolescents qui peuvent s’identifier aux héros puissent venir sans contrainte. Ce qui donne un film édulcoré auquel il manque une politisation certaine. Pourtant, on la sent venir, on sent tout le monde que l’auteur a créé mais on ne voit qu’un blockbuster un peu mou du genou. C’est dommage. L’héroïne décrite comme volontaire, qui a la gagne est bien trop douce et inactive. On a du mal à s’y attacher. L’aspect télé-réalité qui est magnifiquement filmé dans la première partie du film est inexistant lors du jeu alors qu’il était essentiel à la compréhension de l’idée. On s’ennuie un peu d’ailleurs, si Battle Royal (film japonais de 2000 où pour recentrer une adolescence devenue délinquante chaque année une classe est envoyée sur une ile pour s’entretuer) en avait fait trop dans le trash et l’humour noir, Hunger Games le prend trop au sérieux et, au final, on ne voit rien, et on s’emmerde un peu mais pour avoir la licence tout public, cela était obligatoire. J’attends toujours mon film qui critiquera la télé voyeuriste véritablement, en reprenant le même scenario mais en faisant du gagnant, non pas un personnage humain qui tue pour se défendre mais un mec normal devenu monstre et qui dirait « Regardez ce que vous avez fait de moi ! ». Mais je crois que je peux toujours attendre, les gens aiment s’identifier aux personnages…


Tout n’est pas à jeter dans ce film (mais ils sont passés à côté du principal). Tout l’univers visuel est impeccable. Les districts les plus pauvres habillés de tenues des années 30, la grande dépression américaine. Les riches aux costumes exubérants, colorés, futuristes qui reprennent des vêtements des années 1900, des perruques versaillaises. Le décor qui se coordonne aux costumes. Le rapport aux sociétés gréco-romaines antiques : le principe du jeu des arènes, les noms des personnages (Caesar, Seneca et Claudius) qui montre que ce que nous trouvons horrible a déjà existé et que cela peut se reproduire ! Alors, oui, ce film n’est pas parfait mais j’attends la suite, qui est apparemment plus politisée, et cela m’a donné envie d’acheter les livres, qui sont, à mon avis, bien plus intéressants.
Eléonore_Tain
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le 2 juil. 2013

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Léo Iurillo

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