J’ai des goûts de chiotte et je l’assume, je fais parti des quelques égarés qui ont adoré des films tels que Van Helsing ou plus dernièrement Hansel & Gretel : Witch Hunters, ce genre de films détestés de tout le monde mais qui pourtant sur vous ont eu un effet euphorique et vous ont permis de passer un excellent moment. Ne reculant devant rien, voilà que je me lance dans ce I, Frankenstein qui, si j’en crois les nombreuses critiques très négatives sur la toile, serait encore pire que les titres cités plus haut. Alors c’est vrai, c’est moins bon, ou encore plus pire selon certains, mais dans le genre divertissement d’action crétin où il ne faut surtout pas réfléchir une seule seconde sinon on se rend vite compte que c’est vraiment mauvais, ca se regarde assez facilement.

Parce que oui, objectivement, I, Frankenstein est très mauvais et n’a clairement pas grand chose pour lui. Son scénario mettant en scène une fois de plus une éternelle lutte du bien contre le mal bafoue complètement l’œuvre d’origine sur laquelle il se base. Je raconte l’histoire de la créature de Frankenstein en deux minutes top chrono, puis vas-y que je te transpose ça de nos jours en y rajoutant des démons et des gargouilles. Le casting n’y croit d’ailleurs pas une seconde et leur jeu semble complètement figé à tel point que le seul qui s’en sort convenablement, c’est celui qui interprète la créature de Frankenstein, Aaron Eckhart (The Dark Knight, La Chute de la Maison Blanche) qui lui pour le coup n’a pas trop le choix dans ses expressions. Pas de grosse tête d’affiche pour le film, mais pas mal de seconds couteaux tels que la jolie blonde Yvonne Strahovski vu dans la série Chuck, Bill Nighy (Hot Fuzz) ou encore Bruce Spence dans un tout petit rôle, l’inimitable flying man de Mad Max 2.
Mais si ce n’était que ça… I, Frankenstein est blindé d’incohérences et de foirades en tous genres. Comment se fait-il qu’il n’y ai jamais un chat dans cette putain de megalopole… Des gargouilles se fritent contre des démons en pleine nuit, provoquant des effets pyrotechniques et de lumière blanche dans tous les sens, détruisant des bâtiments géants, et qu’aucun habitant ne pointe le bout de son nez en se demandant « Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel !?! ». Tout est complètement téléphoné et prévisible à des kilomètres à tel point que le spectateur n’est jamais soumis à une seule surprise. Et que dire de cette fin en mode happy ending ouvrant le champ à une potentielle suite. Oui, je comprends aisément que ce film sera considéré par beaucoup comme une sombre merde.

Et pourtant, je ne me suis ennuyé à aucune seconde. Je vous l’ai dit, j’ai des gouts de chiotte ! Mais je savais à quoi m’attendre après avoir vu la bande annonce. Alors j’ai éteins le cerveau, je l’ai posé à coté de moi, je me suis pris des M&M’s, une bière, et j’ai regardé le spectacle bourrin et décomplexé qui m’était proposé. Des démons et des gargouilles qui se foutent sur la gueule, avec au milieu une créature de Frankenstein à la force surhumaine qui a décidé que de toute façon, il fallait péter la gueule aux méchants, et bien ca castagne sec. Les scènes d’action sont nombreuses et le rendu visuel est des plus réussi. Bon, il faut avouer que le look des démons est à coté de la plaque, surtout comparé à celui des gargouille qui lui est des plus classes (les effets de transformation sont superbes), mais les combats ont sacrément de la gueule avec des SFX très réussis. Ca pète de partout, c’est rempli de couleurs, on a parfois l’impression d’être devant une jolie cinématique de jeu vidéo, avec des détails partout donnant parfois un peu cette impression de surenchère visuelle. C’est bourrin, violent, mais pourtant cela reste étonnement grand public contrairement à Hansel & Gretel : Witch Hunters qui lui verse dans le gore sans aucune hésitation.

I, Frankenstein se regarde au final très facilement à condition d’être dans le bon état d’esprit pour ce genre de divertissement. Cherchez à réfléchir durant le visionnage et c’est le décrochage assuré. Alors oui, j’ai trouvé ça sympathique, très regardable, et pour la troisième fois de cette chronique, j’assume mes goûts de chiotte.
cherycok
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le 23 mai 2014

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cherycok

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