Vers la science spirituelle

Comment concilier science et spiritualité ?

C’est la question abordée par Mike Cahill et Brit Marling dans I Origins, porté par un très juste Michael Pit et le magnétisme électrisant d’Àstrid Bergès-Frisbey.

Ian Gray, scientifique cynique et un brun punk, cherche à prouver empiriquement la non-mysticité de l’œil humain : fenêtre sur l’âme, dernier bastion du spirituel.

Le premier point positif que j’accorde à ce long métrage se situe dans l’absence d’évocation religieuse précise qui serait réductrice car elle n’est en fait qu’un mouvement cherchant à nous relier à notre spiritualité.
Et parlons-en de la spiritualité, présentée ici comme un état de conscience différent, une perception du monde plus profonde ancrée dans notre sensibilité, elle vient s’opposer à la froideur rationnelle du monde scientifique.

Si la science peut se définir par un ensemble d’outils et de méthodes permettant l’élaboration de conclusion sur une manifestation d’ordre physique, la spiritualité venant quant à elle de l’esprit, de la psyché humaine, est une entité difficile à palper concrètement.

Pour amener ces deux domaines sur un terrain comparable, Mike Cahill utilise l’œil et son lien dans la réincarnation qui serait alors une manifestation d’ordre physique du spirituel (l’immortalité de l’âme). Et c’est bien dans ce point que le film est brillant de justesse car le divin ne pourrait être appréhender autrement.

Ainsi par l’intermédiaire de personnages aux traits typiques de notre époque, il décrit notre difficulté à apprivoiser la totalité de notre essence, à savoir notre mental (faculté de raisonnement et d’action), notre sensibilité (intuition, instinct) et nos émotions.

Comment pondérer l’impulsivité émotionnelle, l’orgueil scientifique afin de nous retrouver-nous même, et peut être même d'y voir ou non, Dieu, c’est dans ce propos que réside la beauté de I Origins.