Tim Burton a beaucoup influencé le cinéma d'aujourd'hui. Beaucoup de dessins animés gothiques s'inspirent de son univers. N'étant pas vraiment fan de Tim, cette tendance m'ennuie un peu. Igor possède un côté visuel par moment très proche de ces films. Ca m'a donc paru peu original.

Mais commençont par le commencement.. L'histoire. L'histoire ne m'a pas vraiment parue très intéressante. En soi l'idée de base n'est pas mauvaise, un Igor plus doué que son maître, mais les créateurs prennent une direction tout à fait inattendue, là où ils auraient pu faire simple. En effet, il n'aurait pas fallu aller plus loin que de sélectionner l'inventeur comme étant l'ennemi. Mais non, très vite ce personnage est mis de côté et encore plus vite un autre méchant nous est présenté, un méchant dont les motivations me semblent convainquantes.

En fait, ce méchant, c'est un peu comme les couleurs flashy du film, ça gâche un peu le plaisir d'avoir un conte morbide. Le spectateur se rendra d'ailleurs vite compte que la noirceau sera vite dilluée dans le bonheur, abandonnant lâchement ses grosses couilles sur un pavé humide. Oui, des grosses couilles. Parce que le début présente quand même des personnages secondaires fort sympathiques mais hélas très mal exploités : Brain et le lapin suicidaire. Bien que leur attitude soit un peu trop pop et manque de sobriété, le duo aurait pu amener pas mal de bonnes choses.

L'histoire m'a donc déçu. Beaucoup de conformisme au final, et très peu d'audace (pour ne pas dire pas du tout) dans ce paysage niais. Et puis il y a aussi tout plein de dei ex machaine pour les héros se dépêtrer. A part ça la mise en scène est un peu trop virevolante et trop colorée. En fait je n'ai aps ressenti une utilisation pertinente de la caméra. C'est un dessin animé en images de synthèse, il est donc de bon goût de jouer avec la caméra, mais là j'ai eu l'impression que le but était juste de dynamiser, d'en foutre plein les yeux, et de dissimuler ainsi la pauvreté scénaristique. Tout est surjoué comme pour faire ressortir une coolitude que les personnages ne portent pas réellement. C'est un peu un spectacle hypocrite. Comme l'idée en soi qui nous invite dans un film d'animation glauque et finalement on en ressort avec un message rempli de bonheur et une ode à la joie (comme si la tristesse était forcément mal venue et que seul le sourire doit triompher...).

Le graphisme est sympa, et, même si je trouve l'univers flashy mal venu, il faut avouer que le jeu de couleur est sympa. Sinon les personnages sont peu intéressants physiquement. Je trouve que les créateurs manquaient d'idée pour cette histoire là. Aucun des personnages ne me sera vraiment mémorable (à part peut être Brain). Certains mouvements sont malheureusement flous comme si l'on avait voulu amplifier l'effet de vitesse. J'ai trouvé ça moche.

Bref, Igor est franchement ennuyeux. Les rares bonnes idées sont très mal exploitées et l'histoire manque cruellement d'audace. Je n'en attendais pas grand chose mais quand même... C'est regrettable.
Fatpooper
3
Écrit par

Créée

le 4 oct. 2012

Critique lue 593 fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 593 fois

4

D'autres avis sur Igor

Igor
MalevolentReviews
7

Frankenstein Junior

Dans le merveilleux monde des films d'animation où se côtoient géants et arrivistes, certains géants se perdent dans le n'importe quoi (Nos voisins les hommes) et certains arrivistes font une...

le 6 avr. 2019

4 j'aime

Igor
Fatpooper
3

La valse des monstres

Tim Burton a beaucoup influencé le cinéma d'aujourd'hui. Beaucoup de dessins animés gothiques s'inspirent de son univers. N'étant pas vraiment fan de Tim, cette tendance m'ennuie un peu. Igor possède...

le 4 oct. 2012

4 j'aime

Igor
Fêtons_le_cinéma
7

À l'invention !

Igor propose une déclinaison originale au roman épistolaire de Mary Shelley, qui se plaît à injecter du macabre et de l’incorrection dans une production avant tout destinée aux enfants. Les créatures...

le 2 avr. 2021

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55