Il était une fois dans l'Ouest par Anna_M
Il était une fois dans l'Ouest c'est le genre de film qui pourrait durer 5 heures que l'on n'en aurait pas assez. Le genre de film devant lequel on est obligé de reprendre notre souffle car on avait cessé pendant un laps de temps de respirer sans même s'en rendre compte. Le genre de film qui nous suspend à l'intrigue et nous plonge dans une bulle hors de l'espace et du temps. Le genre de film qui nous transporte dans une ambiance unique dont on commence à être nostalgique à l'instant même où la vidéo s'arrête. Le genre de film qui marque à vie. Une fois de plus, Sergio Leone me passionne, me prend aux tripes et me bouleverse. Tout est superbe dans Il était une fois dans l'Ouest. Que ce soit les paysages, poussiéreux, profonds, époustouflants de pureté, ou bien les acteurs eux-mêmes. Le bleu des yeux de Fonda et le vert de ceux de Bronson, contrastés à la crasse de leur peau, transpercent littéralement l'écran. Leone adopte des perspectives qui donnent une grandeur et une ampleur incroyable au film. Que ce soit par ses prises de vue aériennes, ses zooms avants qui se finissent en gros plans, ses travellings latéraux comme celui où l'on suit, de derrière la patte d'un cheval, l'avancée de Fonda dans le train, ou cette façon qu'il a de faire pivoter la caméra pour dévoiler des personnages clé dont l'apparition créée la surprise, la caméra est incroyablement bien maitrisée. Le rendu est en tout cas impressionnant, tout en restant sobre. Avec une musique de Moriconne qui, une fois de plus, est à couper le souffle, se faisant parfois guillerette parfois lancinante. Ce grincement de l'harmonica qui sert d'ambiance sonore au film fascine, intrigue et reste en tête. Les scènes de tir sont toutes profondément poignantes, le film commence à ce niveau-là sur les chapeaux de roue (je pense que la scène du petit garçon qui sort de la maison et se retrouve, dans toute sa petitesse, face à 5 cowboys qui paraissent tout ce qu'il y a de plus immense à côté de lui, me restera en tête très longtemps, voir sera tout bonnement une de mes scènes de cinéma préférées) et ne s’essouffle jamais. Et le montage de l'affrontement final est grandiose, l'imbrication chronologique nous suspend littéralement au nœud de cette intrigue, de cette course contre la mort. La toute fin est belle, forte en émotion mais jamais ostentatoire. Je ne dirai rien d'original en affirmant qu'Il était une fois dans l'Ouest est un véritable chef d’œuvre, un monument de virtuosité. Si le troisième film de Leone en "Il était une fois" est à la hauteur de celui-ci et de l'Amérique, alors j'ai encore de belles heures cinématographiques devant moi...