Max,


J'ai recommencé une nombre incalculable de fois cette lettre que j'essaie de t'envoyer depuis de nombreuses années. Te souviens tu de notre enfance et de notre première rencontre ?
A l'image de la relation qui allait nous unir, tu m'as volé le pigeon que j'avais repéré avant même que je puisse mettre la main dessus. Déborah était là, je n'en reparlerais plus ensuite, mais je ne pouvais m'empêcher de la regarder, je jouais au dur, alors que c'était la plus jolie fille que j'avais vu, je l'aimais déjà... mais tu étais là et je devais pouvoir te donner le change, ta décontraction était contagieuse. Nous avons par la suite pris notre première déculottée ensemble, c'était pas volé et pour parvenir à nos ambitions, nous devions passer par là, je te l'ai déjà dit mais quand je t'ai entendu lui dire que tu lui que tu ne voulais pas de patron, je me suis rattaché à ça pour trouver du courage pour avancer, pour suivre ton rythme.
Nous avons traversé tellement de choses ensemble, des petits boulots à nos coups légendaires, quand j'ai cru pendant quelques secondes que tu t'étais noyé, le temps s'est arrêté mais ce n'était là que l'une de tes premières feintes.


Cette journée au pied du pont de Manhattan continue de me hanter, tu sais pourquoi, je n'ai pas besoin de l'expliquer mais tout a changé ensuite, les années ont passé, je ne pensais plus te revoir mais tu m'attendais toujours fidèle au poste. Tu as pris des décisions pendant mon absence que je n'ai pas compris, j'ai essayé de te faire entendre raison, et de gérer à côté mes propres problèmes sans succès. Cette violence que je maitrisais plus et que je n'ai pas pu canaliser, je la regrette encore aujourd’hui, je suis impardonnable je le sais et je ne demanderai pas aux personnes concernées de m'excuser, j'avais juste besoin de te le dire, à toi mon ami de toujours, mon frère...
J'ai dû m'absenter à cette époque un long moment, je n'assumais plus, je ne t'ai pas donné de nouvelles, je n'en ai donné à personne, j'ai fait comme si de rien était, mais en un regard, en une parole, tu m'as fait remarqué à quel point j'étais lâche...


Nos vacances en Floride furent le début de la fin, ta folie je la ressentais de plus en plus, tes ambitions démesurées qui pouvaient te coûter la vie, la spirale commença à me hanter, que devais-je, qu'aurais tu fais à ma place, serais tu rester lucide ?
Ce coup de téléphone, je l'ai toujours regretté, je voulais te sauver, ou peut être me sauver, je ne sais pas, je me suis réfugié dans un monde dans lequel je pouvais oublier cet spectacle innommable l'espace de quelques instants...
Pas le temps de flâner, mes démons m'ont rattrapé, j'ai fui comme souvent, toujours dans cette gare dans laquelle nous avons fait notre promesse la plus importante.


La prohibition est une vieille histoire à présent, j'ai fait mon deuil de mon passé, cette homme à qui j'ai parlé lors de cette soirée, je ne pouvais pas le confronter, je ne pouvais pas assumer, la nostalgie était trop forte, les souvenirs de cette enfance insouciante ont toujours été mon talon d’Achille, je ne sais pas si tu es quelque part, entrain de penser à un nouveau coup, mais je me rattache à cette idée.
Ton Oncle...


David Noodles Aaronson

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le 21 févr. 2016

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