On est loin du gentillet teen-movie auquel stupidement je m'attendais !!!

Pour moi jusqu'ici, "A Summer Place" était juste un morceau de musique ultra-cultissime de Percy Faith, qui symbolise à lui tout seul son époque, venant d'un film beaucoup moins célèbre qui était juste un teen-movie gentillet avec comme message de fond que "c'est pas bien de coucher avant le mariage".

Ça c'était l'avis stupide de quelqu'un qui avait des a-priori sur un film qu'il n'avait pas encore vu...

D'autant plus que "A Summer Place" est l'exact opposé de ces a-priori. "A Summer Place" parle même en fait que d'une chose : le S.E.X.E. Et il en parle dès le début comme d'une chose naturelle et non pas comme une chose sale ; audacieux dans les encore puritaines années 50, préfigurant même la liberté sexuelle qui explosera lors de la décennie suivante. Tout en n'en montrant jamais, il réussit à transpirer le sexe sur tous les plans.

Message encore plus amplifié quand le personnage le plus antipathique de la bande est une puritaine fanatique, frustrée, frigide et intolérante (Constance Ford, énorme !!!) qu'on se demande même franchement comment elle a pu faire un enfant. Le personnage, contrairement à ceux incarnés par Richard Egan, par Dorothy McGuire et par in-extremis Arthur Kennedy le verre d'alcool toujours à la main, manque de nuances mais il est percutant et rend très fortes deux séquences où elle apparaît : celle où son mari lui donne une véritable leçon de tolérance et surtout celle, horrible, du test de virginité.

Autrement ici on a beau mettre en valeur les jeunots que sont Sandra Dee et Troy Donahue, aux brushings impeccables en toute circonstance, ils sont franchement trop inconséquents pour ne pas dire stupides pour qu'on s'attache à eux. On s'attache en fait au monde des adultes, sur lequel le bon professionnel qu'était Delmer Daves donne quelques belles scènes intimistes avec Egan et McGuire et un dernier beau dialogue pour Arthur Kennedy, qui restait un peu trop jusqu'ici dans le registre de l'alcoolique aigri, qui montre que son personnage a beau nager dans les vapeurs d'alcool il n'en reste pas moins les pieds sur terre.

On signalera aussi (là on se dit que le père Daves n'avait peur de rien...!!!) un sous-entendu d'ordre incestueux, qui serait déjà gonflé à notre époque... mais à la fin des années 50...WTF...

Pas mal pour un soi-disant teen-movie gentillet...
Plume231
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le 18 sept. 2014

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