J'ai bien aimé cette ambiance moyen-orientale au rabais, avec ses acteurs caucasiens faisant tout leur possible pour s'arabiser (mention spéciale au neveu roux du sheik), sa musique broie-neurones, et son étalage de gros nichons justifié par un harem avide en bonnets généreux (que du naturel, hourra !).


Alors bien sûr, ça reste du simili-nazixploitation dans le désert, avec son lot de tortures qui se veulent glauques mais qui sombrent tout de même dans le nawak (opérer des dents cariées au burin sur une houri qu'on a payé 100.000 quelque chose, ça me fascine), avec des fulgurances nanars improbables (la machine à faire l'amour pour tester les conséquences d'une chatte fourrée au C4 tient du génie). Y'a même de l'humour pédophile de bon goût. On appréciera surtout les séquences de baston (aaah, ces deux tigresses noires castratrices qui surjouent sans honte) ou de guérilla avec ses hordes de figurants cabotins.


Mais tout ça n'est rien à côté des deux divinités qui participent au film et enfoncent le pauvre Georges Abitbol en matière de classe et de charisme : Ilsa, et Max Thayer !
La première est a son apogée de jouisseuse permanente (la moindre claque sur les fesses lui procure un sourire aussi lubrique que son regard devient sadique), affirmée dans ses tenues démentes (son entrée à la réception, accompagnée de ses deux clébards est un chef d'œuvre du 7ème art), trimballant partout son fouet plumeau et travaillant sur tous les fronts (torture, apprentissage du maniement de la langue, menaces à coups de rats affamés, production et gestion des eunuques, etc.), une véritable capitaine d'industrie consciencieuse.


Quant à notre Max, il incarne sans aucune difficulté un tombeur à la voix de stentor, mettant en œuvre son plan d'infiltration de l'émirat de manière frontal : il va draguer une Ilsa pourtant informée de son statut de traître, lui montre d'emblée qui c'est l'homme, armé de son puissant mandrin (il donne d'ailleurs de sa personne, le petit fripon, tripotant allègrement les miches géantes de Dyanne, et remuant frénétiquement son fessier entre ses cuisses) et de ses réparties romantiques ("ferme la, et jouis !"). Cet homme domine LA Domina ultime et la transforme en bête assoiffée de plaisir et totalement soumise à son bon vouloir sexuel. Max parvient à remonter encore plus haut dans mon estime et ma dévotion, un exploit.


Voilà donc un chouette nanar qui gagne beaucoup à faire évoluer deux icônes cultes du cinéma bis. On ne se marre pas en permanence, et il faut une tolérance à ce sous-genre qui se veut vaguement crapoteux, mais le film distille une ambiance introuvable ailleurs.

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le 2 mai 2020

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