Immaculée de Michael Mohan et X de Ti West sont les deux revers d'une même médaille, celle de l'émancipation féminine. Si le premier n'a peut-être pas le talent du second, Immaculée reste un spectacle suffisamment convaincant, en dehors de ses quelques jumpscares prévisibles, pour qu'on le salue comme tel.
Narrativement audacieux (le petit clin d'oeil à Ces garçons qui venaient du Brésil et l'idée assez géniale de la grossesse rebattent les cartes narratives), très bien interprété, Immaculée brille surtout par sa charge anti-cléricale voire même anti patriarcale (scène assez édifiante où Cécilia, assise, pétrifiée, est soumise à un interrogatoire intime face à trois hommes d'Eglise puissants).
Naissance d'une pornstar dans X, d'une athéiste dans Immaculée, dans les deux cas c'est bien à une délivrance à laquelle on assiste. Dans X, Maxine se libère du joug du puritanisme incarné par deux vieux fermiers réac, dans Immaculée, Cecilia se défait à la fois du carcan religieux traditionaliste et de ses corollaires sociétaux dans une ultime scène pour le moins explicite. Belle séquence qui voit un double accouchement, l'un figuré (des catacombes à la lumière, la métaphore peut sembler un peu forte de café mais ça fonctionne à plein régime), l'autre littéral, s'achever dans une douleur purificatrice.