Ah ces bons vieux rednecks dégénérés… Maintes fois mis à l’écran depuis de nombreuses années, on prend toujours autant de plaisir à voir de la gueule déformée découper en rondelle de pauvres ados tout aussi débiles qu’eux. Mais là où Inbred se différencie d’autres films du genre bien plus sérieux tel que La Colline a des Yeux, c’est qu’il joue à fond la carte du second degré en se jouant notamment de tous les clichés possibles et inimaginables du genre. Parce qu’avant d’être un film d’horreur, Inbred est une comédie, et sur ce terrain là, les anglais ont un certain savoir faire.
Tous les clichés sont donc bels et bien présents : les jeunes cons, les éducateurs qui ont du mal à se faire respecter, les rednecks consanguins aussi cons que moches, le spectacle de torture, le vieux qu’on essaie de nous fa ire passer pour gentil alors qu’il est le pire de tous,… Bref, tous, et pour le plus grand bonheur des amateurs du genre tant ils sont utilisés avec brio par un réalisateur réellement inspiré et semblablement amoureux du genre également. Certes, les acteurs ne sont pas tous très bons, mais leur cabotinage est tellement plaisant et colle parfaitement à l’ambiance un brin dégénérée du film que pour le coup, ça passe étrangement bien.
Alex Chandon fait également plaisir aux amateurs de gore en ne lésinant pas sur les effets biens sanglants. On est ici clairement dans la surenchère, avec tout ce que cela impliqué de corps coupés en deux, écrasés par des camions, de têtes explosées,… Mais nos amis rednecks étant complètement barrés du ciboulot, ils aiment faire dans l’originalité et le spectacle de tortures est tout simplement énorme quoi qu’un peu court. Tête piétinée par des sabots de cheval, corps rempli jusqu’à l’explosion de déjection humaine avec public en lunettes pour se protéger des projections de merde… du grand nawak que tous les grand esprits malades tels que le mien devraient apprécier.
Malgré le faible budget de 1M de livres sterling, force est de constater que l’ensemble tient bien la route. Certes, il n’y a que peu de fioritures, le genre n’en demandant de toute façon que peu, mais l’ensemble fait relativement pro, à commencer par les effets gores. Tous les amateurs de sanquette redoutent les effets gores numériques tant ils sont la plus part du temps foireux même avec un gros budget. Mais ici, ils se marient particulièrement bien avec ceux plus artisanaux et accroissent même l’aspect sadique de certaines scènes. Du sadisme donc, mais toujours désamorcé par une pincée d’humour noir savamment utilisée comme lors de la scène finale en deux temps, à mourir de rire.
Cet humour, on le retrouvera d’ailleurs tout le long du film, aussi bien dans certaines situations, dans les dialogues parfois succulents, que dans les personnages. Même ceux semblant au premier abord plus sérieux s’avèrent au final complètement dérangés (le pyromane), élaborant pour s’en sortir des plans plus bancals les uns que les autres. D’ailleurs, si on prend le film dans son ensemble, il tient bien plus de la comédie gore que du film d’horreur rigolo.
Inbred n’est pas le film du siècle, mais ce qu’il fait, il le fait bien. Malgré un début un peu longuet, on se laisse vite emporter par cet enchainement de scènes souvent très funs, parfois bien WTF, mais toujours rafraichissantes pour les amateurs de gore.