Tout est question de contexte

Le dernier "film-à-la-mode-tellement-qu'il-est-trop-bien-tellement-qu'il-faut-absolument-le-voir-tellement-qu'il-est-philosophico-intellectualo-psycho-puissant".
Le nouveau Matrix quoi.
Une réalité virtuelle, à plusieurs niveaux en plus (ouaaaah), des concepts absolument novateurs tels que le fait d'évoluer dans un rêve (ouaaaaaah bis) et surtout, surtout... Ah non en fait, rien d'autre.
Concrètement, si on compte s'attarder sur les incohérences du film, autant le dire tout de suite : il vaut mieux ne pas le voir.
Ça foisonne tellement que mes yeux saignent (un peu comme à la lecture d'un Skyblog).
Non les gars, NON.
C'est l'été, entre un petit jaune et une grille de Sudoku (parce que oui, c'est pas parce qu'on est en vacances qu'il faut pas faire genre "moi je me divertis de façon intelligente" -oopa-), sortent des chefs-d'oeuvre comme Camping, Transformers ou autres Expendables.
Je vous épargne le suspens, je n'ai vu aucun des 3 films sus-nommés.
C'est pour cette raison que, finalement, Inception se présentait presque comme une bouée de sauvetage au sein d'une marée, que dis-je, un océan d'étrons.
Autant dire qu'on se rapproche davantage du rouleau de PQ que de la bouée, pour le coup, mais ce n'est pas mon propos.

Le film proprement dit, donc.
Déjà, n'attendez pas grand-chose d'autre que ce que la bande-annonce promet.
Niveau romance, je crois que Rambo avait un fil conducteur plus étoffé.
Niveau action, les scènes sont semi-réussies, on ne sent pas que le réalisateur était plus inspiré que cela. Les poursuites sont trop courtes ou trop longues, le héros slalomme entre les balles, renverse des trucs pour ralentir son poursuivant.
En un mot comme en cent : on se fait ch... on s'ennuie quelque peu si l'on vient pour un repas complet avec un mélange subtil de tout ce qui fait une belle oeuvre cinématographique fouillée.
Heureusement, c'est pas comme ça qu'on nous a vendu le film.
Venons-en donc au propos majeur, la science des rêves.
Sans spoiler, on peut quand même dire que le sentiment résiduel à la fin du film c'est : mais bourdel, d'où Leonardo a-t-il usurpé sa réputation de référent mondial en matière de hold-up onirique ?
Toujours sans spoiler, vous en viendrez inévitablement à la conclusion qu'il accumule bourde sur bourde, que son plan est bien trop compliqué par rapport au résultat final.
Et, je le rappelle, on fait abstraction des contradictions régulières (et à 10 minutes d'intervalle) entre ce qui nous est expliqué sur la théorie et ce qui se passe en pratique.
Or donc, POURQUOI avoir passé presque 2h30 à dire ce qui aurait dû en prendre à peine 2 ?
Parce que, quand on cible un public de pseudo-intellectuels à tendances nerds, plus c'est long plus c'est bon.
On va poser de grandes questions existentielles (la relation père-fils, la futilité et la fragilité de l'existence) à grands renforts de technologie (mode "zéro crédibilité" ON -même pour un film fantastique-).

Somme toute, oui, c'était l'été et, oui, j'ai passé plutôt un bon moment devant le film, même si il laisse un petit goût amer de frustration (2h30 pour un truc inachevé au final, c'est pas beau comme paradoxe ?) et de "bon allez, on vous prépare Inception 2".
À l'instar d'un produit Apple, le synopsis reprend des éléments ni très originaux ni très exceptionnels, mais il mise sur l'esthétique pour les vendre.
Et soyons honnêtes, à l'instar d'un produit Apple, ça marche pas trop mal et on ne comprend pas bien pourquoi.
Les effets spéciaux sont réussis, et l'écran renvoie une certaine ambiance (même si depuis Matrix et Amélie Poulain on en a un peu marre que la personnalité d'un film se résume souvent à sa couleur dominante).
Donc j'ai mis 5.
Donc ça méritait pas plus.
Mais en période estivale c'est déjà pas mal.
Mais c'était pas la claque et le challenge intellectuel promis.

Ah, dernier truc.
J'ai découvert après-coup que c'était Nolan qui avait commis ce film.
(NB : j'ai beaucoup aimé Dark Knight. Si.)
J'ai également découvert qu'il avait fait un autre film avec quelques points communs à Inception : Le Prestige.
Et on me l'a chaudement recommandé.
Et je pense que je le verrai. Si.