Chapitre 3 ? Vraiment ?!

Malgré une dimension épouvante pas toujours très bien distillée et trop peu terrifiante, les deux premiers Insidious ont su tirer leur épingle du jeu des films de fantômes et de démons, grâce notamment à une écriture et une réalisation soignée. Pas forcément des films qui font peur, mais de bons thrillers d'épouvante.

Toutefois dès lors que l'on aborde ce nouvel opus, désigné comme étant le troisième et à la fois comme un préquel aux deux autres, on peut s'attendre à beaucoup de choses. Le film surprend par plusieurs aspects, notamment en terme de réalisation car Leigh Whannell choisit d'exécuter la même mise en scène que James Wan ainsi qu'une narration similaire. C'était sûrement la meilleure décision à prendre, ne serait-ce que pour garder une vraie cohérence avec les deux autres films.
Là où ce nouveau volet surprend également, c'est bien entendu dans les directions qu'il prend. Difficile de s'imaginer au premier abord que Lin Shaye, alias Elise la médium, s'illustre ici comme une sorte d'héroïne mystique. C'est un peu cheap dans la forme et pourtant ça fonctionne curieusement plutôt bien dans le fond. Le personnage s'étoffe pour devenir quasiment central, peut-être même voir plus important encore que l'intrigue sur la jeune Quinn Brenner campée par Stefanie Scott.

Même si une nouvelle fois la dimension "terreur" ne fonctionne qu'à moitié, bien que un ou deux jumpscares fassent leur effet, ce Insidious 3 parvient à narrer une histoire intéressante qui s'axe plus autour des personnages que sur les potentiels dangers qui les guettent. Bien que l'on y aborde pas clairement des questions évidentes comme le deuil par exemple, le film ne laisse pas de côté le background des personnages et c'est un plus non négligeable.
Visuellement le film possède de vraies qualités artistiques. Le travail sur les lumières et les maquillages est notamment très réussi. La profondeur de champ est exploitée avec justesse, les sons sont appropriés et l'ambiance lugubre et pesante si représentative de la série fonctionne toujours.

Alors bon, le film même s'il est loin d'être parfait n'en demeure pas moins convaincant. Reste maintenant à savoir si l'idée de développer le personnage d'Elise comme une killeuse de démons est bonne ou pas. A n'en pas douter, le jour où elle affrontera un Bibendum géant n'est pas si loin que cela et Bille Murray se marre sans doute déjà.