Habitué des comédies (Ninja Kids, Rasta Rocket), le réalisateur Jon Turteltaub met pourtant en scène sous forme de thriller cette (très très) libre adaptation d'une trilogie de romans de Daniel Quinn. Instinct joue donc sur l'univers mi-carcéral mi-psychiatrique autour d'une relation entre un éminent psychiatre campé par un Cuba Gooding Jr. très convaincant et un primatologue hirsute accusé du meurtre d'officiers rwandais et d'une agressivité constante sans pareille.
Ce dernier est interprété par Anthony Hopkins, cheveux longs et barbe en broussaille qui n'est pas sans rappeler le look similaire de Sean Connery dans Rock. Hopkins est tout simplement parfait en intrigant homme des cavernes violent et incompris. Le sujet est bien exploité, lentement, jusqu'à la fin où le coup de théâtre est total. Le film, sombre et parfois oppressant, joue néanmoins la carte de l'humour par moments afin de dissiper le côté violent de cette prison.
Ainsi, comment ne pas exploser de rire en voyant les codétenus fous à lier que côtoie Powell et surtout Pete, interprété par Thomas Q. Morris, qui explique qu'il a tué sa voisine parce qu'elle ressemblait à Sigourney Weaver. Bref, Instinct est au final un excellent drame social inédit teinté de thriller inquiétant, injustement méconnu mais qui met grandement en valeur l'ancien talent d'un Cuba Gooding Jr. aujourd'hui effacé.