Premier film de l’écrivain australien Matthew Reilly, Interceptor apparaît comme le chef de file des nanars de 2022.
Depuis son titre digne d’un groupe de thrash des années 1980 jusqu’à son scénario vomit sur le coin des chiottes, en passant par le jeu minable des acteurs et des dialogues de bord de zinc, tout permet de décerner la poubelle d’or à ce film d’action ridicule et inintéressant au possible. Pour vous dire, j’ai été obligé de passer des scènes tellement c’était stupide…
On peut s’étonner que Netflix ait pu mettre de l’argent dans cette daube océanique… Et Chris Hemsworth aussi… Ah mais non, l’actrice principale n’est autre qu’Elsa Pataky, sa compagne… Tout s’explique, jusqu’à ce petit rôle de l’interprète de Thor en vendeur de postes de télévision, à la fois inutile et imbécile.
Mais quel est le scénario ? me direz-vous.
Eh bien, il n’y en a pas…
De vilains terroristes attaquent les deux bases antimissiles américaines après avoir volé seize missiles nucléaire russes pour pouvoir bombarder autant de grandes villes américaines. Dirigée par le fils d’un milliardaire en guerre contre papa (sic), la très petite bande (ils sont une demi-douzaine mais massacrent des dizaines de militaires avec quelques bombes de gaz) tombe sur un os : une jeune capitaine envoyée sur la plateforme maritime après avoir dénoncé un général qui l’avait agressée sexuellement (sic). Et un clin d’œil à metoo qui tombe comme un cheveu sur la soupe.
Elsa Pataky, gonflée aux anabolisants et aux pompes, ressemble à un bodybuilder. Son jeu, déjà pas très glorieux d’habitude, s’en trouve engoncé dans ce surpoids de muscles inversement proportionnel à la maigreur des dialogues. Avec toute cette masse musculaire qui la défigure, elle va coller une raclée à un géant qui aurait pu écraser Hulk, un chinois adepte des arts martiaux (sic), une combattante qui ressemble à Cammy de Street Fighter et au chef en boss final…
Autant dire que le film n’est qu’une suite de poncifs, de scènes convenues, de combats mal dirigés, de péripéties tirées par les cheveux et d’une happy end attendue. C’est simple, on devine chaque rebondissement, du simple doigt d’honneur d’Elsa au beauf qui se révèle être un traitre, du combat entre femmes au surgissement d’un sous-marin russe pas si mauvais que ça, de la mort des seconds rôles à cette capitaine capable d’escalader plusieurs dizaines de mètres avec un seul bras, du conseiller boutonneux de la Maison Blanche aux missiles détruits un par un par les seize antimissiles et pas un de plus (sic)…
Après une journée passée en salon avec une de mes éditrices, le grand écart est abyssal…