James Franco est un acteur inclassable, ou du moins c’est ce qu’il semble vouloir prouver encore une fois.
C’est comme s’il s’en voulait d’avoir tourné dans le “Oz” de Dinsey, et qu’en voyant les propositions qu’on lui faisait après ça il s’était dit “mon vieux faut de bouger le c** sinon tu vas finir en Dingo dans la parade Disney”.

Comment casser son image de genre idéal?

En se trouvant un film sulfureux.

Comment le faire discrètement? (j’ai pas dis “avec doigté”, c’était un peu trop facile)

En réalisant sois-même, sous un prétexte pseudo intellectuel et artistique.

Le beau James en profite pour jouer sur plusieurs tableaux:
il va faire croire qu’il tourne un reportage pour retourner les 40 minutes manquantes (parce que trop choquantes) d’un film avecDe Niro. Il va faire ça avec un pote - ça fait moins “je m’auto-promeut”.

Bon ok, donc notre James nous montre les acteurs recrutés pour le pseudo tournage, en train de s’interroger, essayant de savoir si lui va tourner ou pas, s’ils sont tous gays, consentants, etc. On sent le documentaire et ça évoque un peu steep tease l’excellente émission (pas uniquement pour le nom, mais vraiment le côté documentaire).

L’astuce suprème, c’est que lui (Le James), joue sans jouer dans son documentaire: on ne le verra pas rouler une pelle à ses potes, ni s’extasier devant le bon jeu d’acteur de certains.

Non James est mieux que ça, il nous livre sa petit réflexion (a priori spontanée, mais sans doute très travaillée) sur les stéréotypes véhiculés par le cinéma, sur la normalité du couple “papa/maman”, sur l’indécence d’oser montrer de la violence à outrance et de se voiler la face dès que des scènes de sexes deviennent un peu trop crues.

On ne peut pas lui donner tord, et c’est vrai que son discours fait mouche, du coup on est mal venu de lui mettre une mauvaise note, surtout qu’il est choupi le petit James.

Mais quand même ce moyen métrage n’a que très peu d’intérêt à part ça, heureusement qu’il ne dure qu’une heure.
On a quand même bien l’impression qu’il essaie de casser son image pour montrer qu’il est autre chose qu’une belle gueule, et peut être de brouiller les pistes sur ce qu’il est vraiment.

Au fond on veut bien le croire, on ne demande que ça même, mais pas avec un pseudo documentaire sur un pseudo tournage de scène sois-disant perdues d’un film pas si extra que ça.
iori
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le 30 juin 2014

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iori

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