Interstellar est mon film préféré.
Non pas préféré parce qu'il aborde une thématique que j'affectionne particulièrement des grands "inconnus" de l'espace, ni parce qu'il est visuellement beau, ni non plus parce qu'il y a de la "patte Nolan" dedans.
C'est mon film numéro 1 parce qu'ici, on a probablement la seule œuvre cinématographique qui a réussi a me générer une profonde tristesse couplé à un certain mal-être en s'aidant simplement d'un thème synthé, d'un plan-image, mais aussi et surtout de la transmission presque automatique des ressentis des personnages.
L'être humain est le point central du voyage, pourtant entouré d'astres stellaires mal connus ne cherchant qu'à vous détourner de ce point. La situation familiale déchirée laissée sur Terre auquel aucun remède n'existe autre que le temps (forcé par des envois de messages de manière unilatérale), Les relations amicales et amoureuses extraterrestres permettant d'ouvrir un débat philosophique sur la dimension que ces sentiments occupent dans notre spectre de grandeurs mesurables (et littéralement utilisables), le désespoir de la solitude absolue abordée par 2 passages assez emblématiques...
La bande son est également ma préféré, tout oeuvre confondue.
Utilisée comme elle l'est, on arrive souvent à se laisser emporter par le calme certain de l'espace, d'une Terre seule à la dérive, et d'un vaisseau vers son objectif. A l'inverse, Hans Zimmer sait nous presser instantanément à l'appuie d'une seule note supplémentaire (ON AVAIT DIT CALME), et ça, sans rien pouvoir faire d'autre que d'être témoin d'un fil du temps pouvant être coupé à tout instant.
Bizarrement, après plusieurs visionnages, je suis toujours aussi stressé lorsqu'il le faut, toujours aussi triste lorsqu'une fatalité s'écroule sur une sitation, toujours aussi ébloui lorsqu'une nouvelle vérité est établie, et toujours aussi énervé lorsqu'un mensonge est révélé.
Le point ne m'ayant pas gêné mais restant à souligner est selon moi le fait que certains dialogues sont bien trop bateaux ou "explicatifs" pour des professionnels du domaine. Des astronautes et responsables de quartiers de la littérale NASA savent FORCÉMENT ce qu'implique la gravité vis a vis de la courbure de l'espace temps, ainsi que le fonctionnement d'un trou de ver. Mais il faut reconnaitre qu'Interstellar n'aurait pas pu avoir l'impact qu'il a eu auprès de tant de personnes tout en se cachant derrière un élitisme technique pouvant être assez inutile.
En fait, ce film c'est un peu un retour de bâton de la vie sur le fait que je pouvait m'amuser a voir des gens abattus de tristesse et de nostalgie a chaque fois qu'ils pouvaient regarder Orgueil & Préjugés. Témoins d'une situation dont, seuls derrières un écran, ils ne peuvent rien solutionner.
C'est mon Orgueil & Préjugé à moi quoi...