"Oh putain, merde". Voila les mots que j'ai laissé échapper quand les lumières se sont rallumées. Non, je n'avais pas renversé mon Coca sur mon jeans et la personne à côté de moi n'était pas décapitée. Non. "Interstellar" m'a fait halluciner. Mais comme vous le lirez dans beaucoup de critiques, Nolan a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre, et nous parle de thématiques complètement différentes, difficiles à comprendre séparément, et encore plus difficiles à comprendre une fois mise en relation... 'fin moi j'vais dormir avec des Doliprane, là.

Reprenons, voulez-vous ?
"Interstellar" est un film en trois actes, mais seul le premier peut être lu par ceux qui n'ont vu le film ou qui ne veulent pas qu'on leur gâche la surprise. D'ailleurs, j'vous le dis tout de suite : si "Interstellar" était une pizza, ce serait une hawaïenne avec des griottes, des fraises, du chocolat, du bacon et de l'agneau sauce aux pommes. Ouais. Surprenant, avec une éventuelle indigestion possible.

Acte I.
Long, lent, presque chiant. Ça bavasse, et ça bavasse encore, sur le devenir de la Terre, blablabla, ta fille a de mauvaises notes à l'école, blablabla, vive l'agriculture de maïs. Yo bro, viens nous filer un coup de main, ici c'est trop la fête, on va partir au 7ème ciel avec tous ces champignons magiques !!!
En tout cas, dans l'espace, si je nique une feuille de papier là tout de suite maintenant pour t'expliquer ce qu'on aurait pu t'expliquer sur Terre avant de partir, mais qu'on préfère te détailler à l'arrache dans l'espace parce que si ça t'ennuie et que tu gueules, tu te fais avoir parce que... "dans l'espace, personne ne vous entendra crier", c'est mieux. Euh, les gars : vous prévoyez vraiment le plan de sauvetage de l'humanité comme ça, vite fait, en avisant au fur et à mesure ? Non mais même moi je prévois carrément plus les choses quand je vais au bar avec mes copains...

[ spoiler alert ]

Acte II. Moi, c'est à partir d'ici que j'ai commencé à vraiment être dans le film.
Bon, là, moi je dis bravo. Garder la présence de Bernard Michaud sans que ça ne fuite, vraiment, c'est du grand Nolan. Par contre, que Bernard Michaud pète un boulard - bon, ça se comprend, mais merde Bernard, t'étais quand même le #1 quand t'es parti avec ta combi blanche et orange - ça, c'est un peu chiant, parce que là, on se croit presque dans un film normal, avec un vilain conspirateur vieillissant, son bras armé qui part en vrille... mais qu'est ce que c'est que ça ? C'était pas un simple film sur la conquête spatiale ? Je vous suis plus les gars...
Bon, Bernard se fait défoncer dans une grosse explosion spatiale (dans "Gravity" on apprenait quand même pourquoi une explosion - même silencieuse - dans l'espace, c'était pas possible... bah y aurait fallu potasser vos fiches m'sieur Nolan), les héros s'extirpent à l'arrache. Qu'est ce qu'il reste ? L'acte III.

Acte III.
Alors là, c'est définitif : les champignons étaient une putain de bonne came. Là on part au fin fond de l'Ouzbékistan, facile. Et à dos d'âne en plus. L'amour qui transcende les frontières métaphysiques... attend, une seconde : c'était pas un film sur la conquête spatiale ? Oulaaaaa, il a voulu ratisser large m'sieur Nolan ! Donc on se retrouve dans une bibliothèque spatiale géante, comme si de rien n'était, d'où Cooper peut envoyer des messages à sa fille... eeeeeuuuhhh... oui ? Donc c'est une "Inception", c'est ça ? En plus, regarder sa propre fille à travers la bibliothèque de sa chambre, ça gâche l'intimité et c'est malsain.

Acte III bis.
Bienvenue sur la colonie Cooper, un croisement entre les paysages d' "Elysium" (d'ailleurs, Bernard Michaud est passé faire coucou) et "Inception" (mais siiiiiiii, la scène où E. Page fait un plafond avec une partie de Paris). Idéal pour une fin de film, non ?

Normalement, il y a des chances qu'après ça, vous restiez quelques instants dans les limbes, pas du tout sûr de pouvoir à répondre à la question suivante "Interstellar", ça raconte quoi exactement ?"
JibeCarre
7
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le 12 nov. 2014

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JibeCarre

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