Christopher Nolan est devenu, en l’espace de quelques blockbusters et un peu plus d’une dizaine d’années, le Golden Boy de la Warner, celui qui décide des projets qu’il produit et réalise.
De ce fait, Interstellar était attendu dès son inception. Christopher Nolan s’attaquant à la science-fiction, cela ne pouvait être qu’un grand évènement. Force est de constater que la réputation du film n’est pas usurpée, Interstellar est un film réussi. De très loin le film le plus humain de Christopher Nolan, cette fresque de près de trois heures (dont on pourrait cependant couper une bonne demi-heure) est passionnante. Plus familiale que l’ensemble de sa filmographie, Interstellar est très souvent fun, parfois émouvant et surtout visuellement splendide, quoique parfois incompréhensible, surtout quand Nolan part dans un délire mystico-philosophique dans le dernier acte, pas forcément inintéressant mais beaucoup moins que ce qu’il y a avant, quand on découvre toutes les différentes planètes inventées par la fratrie Nolan. Le scénario se perd aussi par moments dans des méandres niais comme cette importance de l’amour dans le choix de la nouvelle planète habitable (montrant alors la bêtise de certains personnages principaux dans un rebondissement visible une heure avant qu’ils arrivent). Mais dans l’ensemble, Interstellar est un film extrêmement solide, très bien interprété, sauf par les usual suspects Anne Hathaway (qui gâcherait n’importe quel film) et surtout Matthew McConaughey qui marmonne tout le film de manière particulièrement agaçante.
Souvent grandiloquent mais parfois flou, Interstellar demeure un divertissement fastueux, compétent et un peu plus original que le tout-venant de la production américaine aujourd’hui.