L'homme sans charisme contre l'homme sans visage

Le cinéma d'horreur espagnol se porte (et s'exporte) décidément très bien. Après Malveillance (voir par ailleurs), voici donc Intruders, le petit dernier du réalisateur de l'excellent 28 semaines plus tard.
Paradoxalement, ces deux œuvres sont loin d'être les meilleures représentantes du genre. Loin d'un Orphelinat, pour ne citer que lui, Intruders se situe en effet dans la catégorie des bonnes idées mal développées, la faute à un scénario pas forcément très bien écrit, et à une réalisation plus que moyenne...

L'idée de base était pourtant séduisante : deux enfants, un espagnol et une anglaise, sont terrorisés par le même monstre surgi, apparemment, de l'imagination du jeune ibère. Les deux segments se croisent et se mêlent dans ce qui aurait pu être un bon film d'épouvante, réécriture de la classique histoire de fantôme. Mais la mayonnaise ne prend pas, les histoires se font écho mais ne sont pas imbriquées de façon suffisamment juste. Le twist final (car il y en a un) est plutôt inattendu, astucieux et aurait également gagné à être mieux exploité.

La réalisation, elle, est franchement bateau, n'apportant pas grand chose à ce qui n'est, finalement, qu'une banale histoire de hantise. Certains effets sont assez mal utilisés, et, si quelques plans sont très réussis et esthétiquement travaillés, la majorité d'entre eux sont soit trop plat, soit même franchement maladroits. Le montage tente parfois d'insuffler du rythme au détriment de la visibilité, et certaines séquences font un peu mal à la tête.

Côté casting, on cherche à toucher le maximum de public en castant une espagnole (Pilar Lopez de Ayala, plutôt crédible, et au minois charmant) une néerlandaise (Carice Van Houten, future Mélisandre, trop peu présente mais toujours juste), un allemand (Daniel Brühl, qui joue un prêtre espagnol, allez comprendre, mais se révèle plutôt bon) et un anglais (Clive Owen et ses deux expressions du visage, content, pas content). Ce dernier est toujours aussi mauvais, et réussit l'exploit de faire preuve de moins de charisme que sa fille, la jeune Ella Purnell, à suivre.

Un film d'horreur trop classique pour vraiment faire frissonner, malgré un scénario intéressant sur le papier. A voir quand même, pour les fans absolus du réalisateur...
Hyunkel
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le 14 janv. 2012

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