J’ai vu Iron Man. Et voilà ce que j’en pense.
Avant de commencer cet article, il est important de savoir que je m’adresse uniquement aux personnes qui ont déjà vu cet Iron Man 3.
Sérieusement. Dans la suite, il y aura des spoilers.
Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus.
Donc.
Je viens de voir le troisième volet des aventures d’Iron Man.
Enfin, pas vraiment. J’ai vu le film, j’ai pris le train et là, je suis entrain d’écrire ce post. Mais ça revient au même.
Le film a des défauts. Beaucoup. Et pourtant, ben je l’aime bien, cet Iron Man 3. Et je vais vous expliquer pourquoi en plusieurs points :
1) La Bande-Annonce n’est pas le film
Il y a quelques temps maintenant, j’ai décidé de freiner ma consommation de teasers / trailers / bande-annonces pour revenir dans les salles de cinéma sans avoir cette fâcheuse impression de "revoir" ce que j’avais vu en 1min30, mais avec quelques dialogues (L’effet "Trailer Super Extended Version"). Mais j’avais vu celle d’IR3, avec Le Mandarin en gros méchant, la maison détruite et les armures à la fin.
Puis j’ai eu le film sous les yeux.
Et j’ai envie de dire "Bien joué les mecs !".
Rappelons tout de même ce qui se passe dans le long métrage : Aldrich Killian (Guy Pearce) invente le personnage du Mandarin (Ben Kingsley) en écran de fumée pour dérouler son plan tranquillement.
Le B.A. n’est qu’un écho à ça : "Vous croyez avoir tout compris au film ? Ah Ah Ah !"
Sérieusement, réussir à nous sortir une campagne promotionnelle autour d’un ennemi qui n’existe pas, faut quand même avoir une belle paire de cojones.
2) Coucou. Moi, c’est Shane Black.
Pour bien comprendre CET épisode, il serait bon de refaire un peu le film des films.
Avant 2008, Iron Man n’était qu’un personnage de comics de plus dans le grand océan des créations Marvel.
Avant 2008, on se posait quand même pas mal de questions sur la vraie légitimité des super-héros au cinéma, entre la réinterprétation de Batman par Nolan, la déception pour certains du Spider-Man 3 de Raimi et l’erreur monumentale qu’était X-Men - L’affrontement final de Ratner.
Avant 2008, personne ne connaissait Jon Favreau et tout le monde se demandait ce que venez foutre Robert Downey Jr dans cette galère.
Bref, avant 2008, personne ne croyait en Iron Man.
Puis voilà, le film marche mieux que prévu.
Avec sa simplicité et surtout la malice de Downey Jr, le film devient un blockbuster alors qu’on l’imaginait déjà en Direct-to-DVD.
Soudain, la machine s’emballe, parce qu’il faut faire une suite, et développer d’autres personnages pour préparer le terrain pour The Avengers. Du coup, Favreau loupe complètement Iron Man 2, mais Joss Whedon replace Robert Iron Stark Jr au top en lui donnant le beau rôle des Expendables de chez Marvel (certains diront que de toute façon, il n’y avait pas de concurrence).
Donc voilà, après tout ça, voilà qu’on appelle Shane Black pour réaliser le nouvel épisode. Et Shane Black, c’est à la fois le scénariste de la saga L’Arme Fatale et surtout le réalisateur de "son" Kiss Kiss Bang Bang (avec... oh tiens... Robert Downey Jr.)
Et s’il y a une incompréhension à chercher quelque part, elle est bien là. Black n’est pas le genre de mec qui va faire un film de commande. Non, lui, son truc, c’est de prendre un genre connu et le faire à sa sauce (Un peu comme Tarantino, toutes proportions gardées). Du coup, ben le film détonne beaucoup par rapport à tout ce qui a été fait depuis 5 ans, mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas s’être approprié le monstre.
Soyons honnêtes : Quand R. Scott / J. Cameron / D. Fincher / J.P. Jeunet apportent leurs univers dans Alien, tout le monde crie au génie. Mais selon certains, on serait en face d’un sacrilège : Shane Black n’aurait rien compris à Tony Stark. Mouais.
Perso, moi, j’ai aimé. Et je pense que c’est une raison suffisante pour vous convaincre.
3) L’après-Avengers
Petit aparté.
En 1999, à la fin de Matrix, Néo est devenu The One, il est invincible et il vole. Du coup, en 2003, ben on a un peu de mal à comprendre pourquoi il galère autant à se débarrasser de Smith et de ses collègues.
Tout ça pour dire que c’est toujours compliqué de créer des ennemis crédibles quand le héros semble trop fort. Fin de l’aparté.
Dans The Avengers, Iron Man, Captain America, Hulk, Thor, la Veuve Noire et Hawkeye se débarrassent de créatures venues d’un autre univers (merci Loki) et accessoirement, font quelques dégâts à New York.
Du coup, pour ce premier film post-réunion, il fallait envoyer du lourd pour que les spectateurs que nous sommes y trouvent leur compte. Et mine de rien, Aldrich Killian est un vrai bon méchant comme on les aime (Bon, ok, sauf quand il crache du feu).
"Mais t’as adoré le film alors ?"
Ouh là, calmons-nous. Le film est plaisant, mais comme je l’ai dit au début, ce film à des défauts.
Tout d’abord, j’ai eu beaucoup de mal avec une scène en particulier, qu’on appellera "le moment où Tony Stark devient Ethan Hunt en éliminant tout le monde sans son armure".
Car oui, j’ai du mal à comprendre qui est le personnage quand depuis des années, on nous présente un génie de la mécanique un peu mégalo, et que là, le temps de construire deux, trois armes avec un gant et des boules de Noël, il devient plus efficace qu’un agent du S.H.I.E.L.D. (merveilleusement absent, si ce n'est au détour d'une petite phrase).
D’ailleurs, le parallèle avec Ethan Hunt ne s’arrête pas là, car de la même façon que Mission Impossible 4 portait extrêmement bien son nom, dans Iron Man 3, on s’amuse un peu trop à nous faire le coup du "Bon, en fait, ça devait marcher, mais ça marche pas". Une fois, c’est drôle. Deux fois, un peu moins. Après, ben c’est un peu bizarre.
Alors oui, ça créer des contre-temps, mais pas tout le temps quoi.
Enfin, et c’est peut-être la critique la plus forte que je voudrais faire autour de ce film, on ne voit pas trop où est-ce qu’on va avec Tony Stark ?
Je n’ai jamais compris pour l’alcoolisme du personnage n’était pas traité dans la version cinématographique alors qu’elle est essentielle à sa compréhension dans le comics, mais bon, j’accepte la réécriture.
Par contre, lorsqu’on nous rabâche pendant tout le film qu’il a été traumatisé par les évènements de New York et qu’en fait, ça disparaît d’un coup parce qu’un gamin lui dit "T’es mécano, t’as qu’à construire un truc !", je sursaute sur mon siège. C’EST QUOI CE FUCK ?
Et puis, on ne va pas se mentir, Iron Man 3 n’existe que pour faire patienter jusqu’en 2015 pour la suite des Avengers. Et j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi Stark décide de détruire toutes ses armures alors que sans elles, il n’aurait pas sauvé le monde (à défaut de sauver Pepper Potts). Ça n'a aucun sens mais bon, on a encore deux ans (et quelques scènes post-génériques) pour savoir.
VOILÀ !!!
Contrairement à ce que j'avais entendu, ce film n'a rien de honteux, nul, caca boudin, etc.
Et c'est justement parce que moi, j'ai passé un bon moment que j'ai écrit ces 1220 mots !