Ah voilà une note médiane bien méritée.
Le film n'est certainement pas le grand moment de frissons que les critiques annonçaient, mais se défend quand-même à bien des moments.
Tout d'abord, il parvient à insuffler angoisse et paranoïa à la simple vue de la plus familière des images: une personne qui marche. C'est un bon début. La musique très Goblinesque marche à merveille.


Par contre, c'est plein de lourdeurs, pleins de références un peu collées artificiellement pour l'inscrire dans le genre "film d'épouvante".


Les réalisateurs obsédés par les hommages me fatiguent. Mais bon sang, utilisez vos 1h40 à raconter votre histoire, et pas à tartiner hommages sur référence sur du rien! Le spectateur en paie le prix par des choix artistiques qui ne collent pas à l'histoire de base, qui ne servent pas la trame.
On est témoin d'ados de 2015 passant leur temps à regarder des films de la Hammer sur un un écran cathodique (oui, vraiment). Les personnagess manquent de bon sens (encore, et toujours la grande faiblesse des films d'horreur). Ils ont accès à absolument tous les outils pour éviter le pire, et choisissent finalement de.... bien de rien en fait. Cet état de fait est admissible, et même bienvenu quand le film se veut série B, jets de ketchup et tripes en silicones.. mais ici, on sent que le réalisateur David Robert Mitchell est sérieux dans son propos.


Tout ça est certes, irritant, mais presque pardonnable. Ce qui ne l'est moins, c'est que le scénario, bien que pompé sans vergogne sur Ring, s'obstine à n'aller nulle part, pour finir sur un grand final à la limite de l'absurde tellement que l'idée des protagoniste est mauvaise.


Des thème tels que la sexualité adolescente, élément central du mystère, n'est pas franchement exploitée comme ressort scénaristique. C'est le vecteur de transmission, point. On ressent un manque de subtilité, une retenue à explorer des thèmes qui sont vaguement effleurés, mais pas développés.
On a la forte impression que David Robert Mitchell se contente de faire tourner son petit concept. Sans panache, sans prise de risque.


Donc somme toute, It Follows est plus frustrant qu'autre chose.Il passe à côté de son sujet. La sauce est bonne à bien des moments, mais le plat manque d'originalité.

suisso
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le 18 avr. 2015

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