Septième Art et demi
J'adore Huckabees ne nous fait guère aimer son propos, qu'il a spécial. L'histoire surfe sur la vague surréaliste de la crise existentielle avec presque aussi peu d'assurance qu'un Âmes en stock où Paul Giamatti tenait lieu du Jason Schwartzman de cette œuvre-ci. Les très littérales images du genre sont déployées en vrac, sans à propos et sans réussite. L'irrégularité frappe dans la façon d'utiliser des images de synthèse et de les intégrer dans ce qui s'autoproclame "cohérence" au sein de ce charabia philosophique.
Ça crie de partout, et la seule voix qui sache se faire entendre est celle de Jude Law, le seul acteur qui semble encore connaître un moyen d'être un bon comédien là-dedans. La méditation proposée par l'histoire est de courte durée, interrompue qu'elle est par la relative niaiserie de ces "conseillers philosophiques" aux principes quasi-scientologiques auxquels Dustin Hofman, à son grand dam, appartient. La névrose mise en scène tient plus de la guignolerie que de cette indécision suave et frustrante qui en jaillit normalement, et cent minutes dans l'esprit de quelques personnes sera loin de suffire pour nous convaincre de sa tangibilité.