Jack and Jill traîne une sacrée réputation. Ce ne sont pas les Razzie Awards qui ont arrangé les choses. J'étais donc à la fois curieux et anxieux de regarder ce film produit par la famille HappyMadisonProd.

Pourtant c'était franchement pas si mauvais que ça. Bon l'histoire manque parfois de rythme. Il y a quelques défauts d'écriture dans le sens où on ne sait plus trop qui est le héros, Jack ou Jill? Car à part cela, il faut admettre que le film reste grandement logique, que les résolutions sont présentes en bonne et dûe forme. Un détail assez surprenant, c'est la vitesse à laquelle l'histoire démarre. En général dans une comédie, les personnages sont présentés durant les 10-20 premières minutes avant que l'intrigue ne soit lancée grâce à un élément perturbateur (en l'occurence, l'arrivée de Jill). Pour ce film, Dugan et Sandler vont droit au but : la présentation ne dure que trois minutes et concerne plus le phénomène jumeau que nos personnages. Car oui, si les personnages ont chacun leur trait de caractère simple les composant, c'est surtout ce phénomène biologique qui va les faire avancer dans l'intrigue.

Mais je pense que le succès de Jack et Jill est surtout dû à la présence d'un personnage étonnant : Al Pacino. Et là je m'attarde également sur l'acteur qui a accepté de jouer son propre rôle avec beaucoup d'humour et de décalage. Al Pacino est un fou de littérature et de théâtre mais qui est en proie à la nostalgie du Bronx. Lorsqu'il rencontre Jill, ce n'est pas vraiment sa beauté extérieure qui l'attire mis plutôt les origines de la douce ainsi que son caractère bien trempé lui rappelant les râclées qu'il a dûes recevoir étant jeune. Al Pacino est magistral ; il donne tellement d'énergie dans ce rôle autocaricatural, il est tellement drôle et semble avoir pris un rail de coke entre chaque prise. Finalement un des meilleurs rôles de l'acteur de ces dernières années.

La mise en scène, globalement, est assez réussie. J'ai été assez bluffé de l'interaction entre Jack et Jill et d'autres effets spéciaux discrets en rapport avec le fils adoptif qui se scotche tout et n'importe quoi sur le corps. Les gags sont bien mis en valeur et force est d'admettre qu'on rit beaucoup devant le film à la condition d'aimer l'humour pipi caca vaseux auquel l'artiste nous a si souvent habitués. Il y a aussi des partis pris audacieux lorsque Jack se déguise en Jill... A croire que ce film n'est pas si bête que ça en considérant les jumeaux comme une seule unité.

Bref, Jack and Jill est une comédie amusante. Ses défauts viennent d'un scénario qui souffre parfois de queqlues coups de mou, mais aussi d'une structure un peu chamboulée qui fait qu'on ne sait jamais si Dugan se fait vieux ou bien s'il devient audacieux. N'empêche que les gags sont là pour nous faire oublier toutes tentatives d'intellectualiser son oeuvre et nous permettent de passer un bon moment.

BONUS : Al Pacino est véritablement crédité 'himself' bien qu'il s'agisse d'une déformation de ce qu'il est. Il est donc amusant de constater que ce film est absent de la catégorie Actor de l'acteur maais est bien présente dans la catégorie Self comme ce serait le cas pour un documentaire ou un cameo. http://www.imdb.com/name/nm0000199/?ref_=tt_cl_t2
Fatpooper
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le 21 avr. 2013

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Fatpooper

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