Fly away, Superman

Entre Adam Brody, Jason Sudeikis et Adam Scott, vous choisiriez qui ? Mettons nous d'accord, ce n'est pas vraiment le thème du film, mais ça reste une question qui m'a tracassée pendant pas mal de temps lors du visionnage. Dans Sleeping With Other People, Adam Brody est tellement agaçant qu'après une minute de dialogue j'avais presque hâte de ne plus le revoir du film (pas de regret), Jason Sudeikis est le héros, un peu con mais tellement mignon, donc difficile d'être objective et Adam Scott est encore une fois casté dans un rôle de trou-du-cul prétentieux, pour lequel il est, comme toujours, parfait (mais qu'est-ce que je l'aime en jeune premier. On aura toujours Bachelorette, Scott). Quitte à choisir, j'ai envie de dire Jason Matzoukas, parce qu'il est exceptionnel en papa sérieux-mais-pas-trop marié, qui contraste avec le rôle de en porc sexiste à tendances sociopathiques dans lequel je me suis habituée à le voir (The League pour ceux que ça intéresse). Bref, assez digressé.

L'histoire est celle de Jake et Lainey, qui perdent leur virginité ensemble. Douze ans plus tard, il est gentil mais incapable de s'engager dans une relation et elle est gentille mais n'arrive pas à mettre fin à une liaison avec son amour d'université. Les deux sont des pagailles, malheureux en amour, et se retrouvent. Naît alors une lien fort et unique pour chacun d'entre eux, qui soulèvera encore une fois la question des comédies romantiques du millénaires (et de Quand Harry renconrte Sally) : un homme et une femme peuvent-ils être juste amis ?

La trame du film est en soit assez plate et la fin ne surprendra personne, mais ce qui est intéressant, ce sont les détours scénaristiques et le casting, impeccable lors des dialogues qui semblent parfois improvisés. Que ce soit de la spontanéité merveilleusement écrite ou bel et bien l'esprit créatif des comédiens, les répliques fusent avec un naturel qui se perd seulement dans certaines scènes qui manquent d'originalité. Deux facettes du film qui m'ont laissée perplexe.

D'un coté, Sleeping With Other People est une comédie basique, un peu edgy mais pas forcément décapante. Le rythme est parfois bizarre et certains clichés ne sont pas évités si bien que les moments romantiques sonnent faux. Pourtant, le film tente malgré tout d'innover.

En effet, d'un autre coté, Sleeping With Other People est une petite perle du genre dans le vaste genre des comédies. Des trentenaires qui arrivent défoncés à un goûter d'anniversaire sans que personne ne cligne des yeux, un face-off entre la maîtresse et la femme qui ne se termine pas en scène publiquement humiliante, des héros endommagés mais jamais méchants dont on ne psychologise pas les raisons de leur dysfonctionnement : à chaque moment attendu des comédies romantiques, Leslye Headland parvient à donner une certaine fraîcheur et une nouvelle jeunesse. Si bien que si la trame ne révolutionne pas, le naturel de certains dialogues et les renversements de situation parviennent à nous vendre la romance et finissent par réveiller l'alchimie en Jason Sudeikis et Allison Brie. Rajoutons que les blagues fusent, même si pas forcément toutes traduites dans les sous-titres (je t'ai à l'oeil Thierry Boulanger), et que le talent du casting, connu des amateur du petit écran, est à l'honneur.

Une comédie romantique qui ne cherche pas à s'ignorer, et balance entre un tout plein de coeur et de l'humour. Je ne suis pas tombée sous le charme instantanément mais petit à petit, ce qui n'est pas étonnant.

Après tout, nous sommes au 21ème siècle : le coup de foudre n'existe plus.