Alors qu’il est en cure dans une clinique spécialisée, James Bond (Sean Connery) met à jour un complot ourdi par le SPECTRE, visant à voler des ogives nucléaires. Au grand détriment de M (Edward Fox), voilà Bond contraint de reprendre du service pour sauver le monde à nouveau, entre deux coucheries…


Faire un remake du plutôt réussi Opération Tonnerre de Terence Young ? L’idée paraît absurde, quand on ne connaît pas le contexte qui a mené à une telle décision. Il faut d’ailleurs bien avouer que lorsqu’on connaît ledit contexte, l’idée paraît toujours aussi absurde... Issu d’un conflit judiciaire entre Kevin McClory et Ian Fleming, Fleming ayant publié sous son seul nom des romans tirés de scénarios qu’il avait écrit avec McClory, Jamais plus jamais sera retardé du fait d’une entente entre McClory et les producteurs officiels de James Bond, Saltzman et Broccoli. Au début des années 80, à nouveau libre de ses mouvements, McClory décide de lancer sa propre saga James Bond, et pour initier son remake d’Opération Tonnerre, cherche à frapper fort en rappelant Sean Connery, qui sortira de sa retraite bondienne moyennant un joli chèque.
Malheureusement, ce sera un coup dans l’eau… Si l’on est bien content de voir revenir notre James Bond préféré, le reste ne suit pas. Malgré la présence à la réalisation d’Irvin Kershner, auréolé du succès de son Star Wars : L’Empire contre-attaque, ce nouvel épisode indépendant (car non produit par EON Productions) de la plus grande saga d’espionnage ne convainc pas.
Il faut dire qu’il s’avère terriblement mou sur bien des plans, à commencer par celui de l’action, cette dernière se cantonnant presque à un quart d’heure final certes réussi. Les films James Bond n’ont certes jamais été jusque-là des films virevoltants et explosifs, mais on a connu notre super-espion en meilleure forme. On reporte donc davantage son attention sur un scénario qui tient la route, mais se déroule péniblement en l’absence de rythme, les seules saillies retenant notre intérêt étant quelques pointes d’humour réussies. C’est peu…
On se consolera en goûtant à loisir le charme des magnifiques James Bond girl (merveilleuse scène de tango entre Sean Connery et Kim Basinger), des paysages ensoleillés ou de la musique de Michel Legrand, digne successeur de John Barry, selon le goût de chaque spectateur, tout en se disant qu’attendre 1h45 pour bénéficier de 15 minutes d’action réussies, c’est quand même un peu cher payé.

Tonto
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs James Bond et Les meilleurs films de 1983

Créée

le 30 oct. 2018

Critique lue 605 fois

3 j'aime

7 commentaires

Tonto

Écrit par

Critique lue 605 fois

3
7

D'autres avis sur Jamais plus jamais

Jamais plus jamais
Jackal
5

Ersatz

L'organisation SPECTRE fait chanter les puissances occidentales avec deux bombes nucléaires volées. James Bond doit la stopper. Il était une fois un producteur irlandais dont la vie jusqu'alors...

le 19 juin 2011

28 j'aime

29

Jamais plus jamais
Ugly
7

Opération Tonnerre bis

C'est la résurrection réussie du Bond originel, le véritable 007 comme l'ont regretté tous les puristes après son retrait : mister Sean Connery himself, la perruque en plus, qui a encore de beaux...

Par

le 24 janv. 2017

26 j'aime

48

Jamais plus jamais
guyness
5

Les archives James Bond, dossier 13 bis: Connery dernière

Quotient James Bondien: 4,92
 (décomposé comme suit:)BO: 2/10 On le sait depuis toujours, Michel Legrand est capable de tout, et surtout du pire. Un pire qui survient bien plus souvent que le...

le 26 juin 2022

17 j'aime

4

Du même critique

Solo - A Star Wars Story
Tonto
8

Mémoires d'un Han

Dans les méandres de la planète Corellia, où la population a été asservie aux ordres de l’Aube écarlate, organisation au service de l’Empire, un jeune homme, Han (Alden Ehrenreich) tente de s’évader...

le 24 mai 2018

79 j'aime

32

Hostiles
Tonto
9

La fantastique chevauchée

1892, Nouveau-Mexique. Vétéran respecté de l’armée américaine, le capitaine Joseph Blocker (Christian Bale) se voit donner l’ordre de raccompagner le chef cheyenne Yellow Hawk (Wes Studi), en train...

le 20 mars 2018

78 j'aime

15