Première réalisation de Laurent Larivière, l'œuvre s'intéresse à un sujet peu abordé dans le paysage cinématographique français : le trafic de chiens.
Suivant les pas de Sandrine, nous découvrons à travers son expérience le commerce des canins. Nous commençons par comprendre sa situation sociale et familiale qui l'amène dans cet univers. Cette amorce nous permet de découvrir les relations difficiles qu'elle noue avec son entourage.
Le décor placé, le récit autour du trafic peut être lancé. Suivant les pas de Sandrine, nous découvrons à travers son expérience le commerce des canins. Le temps s'écoule et nous grattons avec la jeune femme cette devanture, propre à rassurer le client, pour découvrir l'horrible vérité sur ce business.
Cette vérité est amenée petit à petit par des détails et tâches effectués quotidiennement. Loin de tomber dans le sordide ou le voyeurisme, l'auteur essaye de rester le plus neutre possible comme si nous étions dans un business comme les autres.
Le malaise qui peut s'en dégager est contrebalancé par les moments où Sandrine tente d'évoluer, socialement parlant. Ces scènes permettent de créer des instants de répit pour le spectateur. Le réalisateur évite ainsi de laisser son public dans une ambiance trop inconfortable.
Dans cette même optique, l'œuvre est ponctuée de quelques touches d'humour.
Malgré tout, on peut regretter cette volonté de traiter d'un sujet dur sans trop mettre le spectateur mal à l'aise. Ce choix est bien défendu par le réalisateur précisant que le trafic de chiens est un contexte lui permettant d'analyser le cœur de son sujet, la situation sociale et sentimentale d'une trentenaire ne réussissant pas à trouver sa place. Ce choix est bien défendu par le réalisateur précisant que le trafic de chiens est un contexte lui permettant d'analyser le cœur de son sujet, la situation sociale et sentimentale d'une trentenaire ne réussissant pas à trouver sa place.
Dommage, car un traitement moins édulcoré aurait permis de questionner le spectateur en le mettant face a une réalité que l'on préférerais ne pas connaitre. Ici, cet aspect servant surtout d'environnement évolutif pour Sandrine, le spectateur ne retient que l'impact émotionnel subit par la protagoniste.
De ce côté, la composition du casting est payante. Louise Bourgoin réussit à incarner cette femme constamment sur la défensive n'osant pas montrer ses sentiments. Quant à Jean-Hugues Anglade, son rôle d'oncle très secret, où le calme apparent cache une violence contenue, lui va à merveille.
Au final, l'œuvre se suit sans déplaisir, car bien rythmé, et traite avec intelligence son sujet. Pour un premier long, Laurent Larivière offre un film maîtrisé qui divisera surtout le public de par son approche sur le contexte choisi.