Pas le meilleur Ken Loach, on sent un problème de budget, notamment dans les décors, mais qu'importe... C'est sensible, généreux, le réalisateur est passionné par son sujet et l'aspect atypique du héros suffisent largement pour rendre émouvante voire souvent puissante cette histoire évitant finalement assez bien le manichéisme. Le rapport à la politique et l'influence de la religion dans les années 30 en Irlande est ainsi bien décrit et le réalisateur de « Kes » évite d'épaissir le trait concernant les personnages-clés, à l'image du prêtre Sheridan (excellent Jim Norton). Bref, c'est du Loach pur et dur, évidemment engagé, où l'on apprend des choses sans que celui-ci oublie pour autant le cinéma, comme en témoigne l'émouvante relation entre James Gralton et Oonagh : une réussite, et peut-être le chant du cygne du brillant cinéaste anglais.