Et dire qu'au départ je ne voulais pas aller le voir parce que "des films avec le Joker, c'est bon on en a eu assez" ; AH quelle connerie n'avais-je pas dit. Ce film avait tout pour me plaire dès la base. Rien que le fait que ce soit sur le Joker, d'ailleurs (suis-je contradictoire ? Absolument.)
Bref. Avant d'être un film sur le Joker (ou Batman, pendant qu'on y est), et c'est là qu'on marque des points : c'est un film sur la maladie mentale, sur la différence, la difficulté de vivre avec la différence, c'est un film sur le rejet de l'autre et de la société d'une manière large. En gros, c'est un film avec, en condensé, une bonne partie des sujets qui me tiennent à cœur. Le pire, c'est que c'est réussi. J'en ai eu des frissons tellement Joaquin Phoenix parvient à exprimer ce mal-être profond, et ce ras-le-bol incroyable (au point de péter un plomb, ben oui, c'est le Joker, quand même). Et puis il y a des scènes absolument splendides. Celle qui m'aura le plus marquée c'est la première du métro et ce qui s'ensuit (évidemment ?), peut-être parce que c'est aussi la première qui laisse sortir tant de violence, avec l'a musique de fond parfaite pour prendre aux tripes.
C'est un film terriblement cruel, dur, et qui fait mal parce qu'on ne peut que s'identifier à Arthur, on ressent tout ce qu'il ressent, on est mal à l'aise quand lui n'a même pas encore eu le temps de l'être, on compatit, on est avec lui, et la colère qui dort en son sein, cette rage qui finit par exploser, ce besoin de reconnaissance aussi, on ne peut que le comprendre complètement. Et puis en même temps que tout ça, c'est un film magnifique. Alors oui, j'ai eu tort de ne pas vouloir le voir au départ, parce que ce n'est pas un film de super-héros (ce que je craignais), c'est un film profondément humain, et c'est a la fois ce qui est terrifiant et terriblement génial.