Julia X
4.4
Julia X

Film de P.J. Pettiette (2011)

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En 2013, certaines publicités de magazines et sites internet nous vantaient les mérites de Julia X, petite bobine de 4M$US sortie de nulle part qui arrivait chez nous en DVD et Bluray avec comme accroche « Quand Saw rencontre Psychose et Mr and Ms Smith ! ». Comme ça, cash. Ils n’ont peur de rien les mecs, surtout lorsque l’acteur le plus « prestigieux » du film est le bien nommé Kevin Sorbo, dont le fait d’arme le plus connu du grand public est d’avoir incarné Hercule dans la série des années 90 du même nom durant 111 épisodes. Classe ou pas ? Ouais non, pas trop, j’avoue. Mais quoi qu’il en soit, la jaquette essaie de nous vendre du rêve : des jolis gambettes, bas et talons hauts, un gros X histoire d’appuyer sur le côté sexy de la chose, la promesse d’un film 3D pour les quelques rares qui étaient intéressés par cette hype de mater des films avec des lunettes noires, le tout pour une sorte de thriller se voulant « choc ». Du bon film, nous en sommes loin. Du film choc également. Néanmoins, même s’il s’emmêle les pinceaux sur de nombreux points, Julia X est plutôt sympathique à regarder.


Julia est une jolie jeune fille qui cherche l’amour. Elle donne rendez-vous à des hommes dans des bars par des sites de rencontre. Alors qu’elle boit un verre avec quelqu’un se faisant appeler The Stranger, elle semble avoir un doute et abrège subitement le rendez-vous. Cela ne plait pas à The Stranger qui décide de la suivre, de la kidnapper, et de lui marquer au fer rouge sur la fesse un gros X. Car oui, The Stranger est un gros psychopathe misogyne dont la grande passion est de torturer les jeunes filles. Mais Julia a plus d’un tour dans son sac et arrive à s’échapper. Après moult courses poursuites dans divers lieux, Julia arrive à assommer The Stranger, à le kidnapper à son tour, et à l’attacher à une chaise avec du fil barbelé. Car oui, Julia est une grosse psychopathe féministe dont la grande passion est de torturer, avec l’aide de sa sœur tout aussi barrée, tous ces machistes tarés qui ne cherchent qu’à visiter l’entrecuisse de demoiselles bien roulées sans jamais les rappeler. Ah ah, vous ne l’aviez pas vu venir hein ? Psychopathe versus psychopathe. Misogynie exacerbée versus féminisme extrême. Celui qui a une grosse paire de baloches ou celles qui veulent lui couper ? Le combat est lancé. Qui sortira vainqueur ?


L’idée de départ de Julia X, opposer le machisme au féminisme donc, est plutôt intéressante, chacun des protagonistes étant à la fois la proie et le chasseur de l’autre. P.J. Pettiette arrive à insuffler à son film un rythme suffisamment correct et il n’ennuiera jamais le spectateur. On suit avec plaisir ce jeu de chat et de la souris qui ne cesse de s’inverser et qui apporte son lot de scènes plutôt funs. D’autant plus que, pour sa première (et unique) réalisation, P.J. Pettiette ne s’en sort pas trop mal techniquement parlant. Jolis éclairages, jolie photographie, mise en scène correcte, idées de cadrages sympathiques, rien de transcendant dans l’absolu mais ça fait le job. On prend plaisir à voir le trio Valerie Azlynn / Kevin Sorbo / Alicia Leigh Willis s’envoyer des fions à base de punchlines un peu foireuses, mais dans le ton parfois absurde et guignolesque d’un film cherchant à nous montrer, un peu maladroitement, un peu trop caricaturalement, que le machisme extrême est aussi con que le féminisme extrême. Que la guerre des sexes est vaine et désespérée.
Le vrai gros problème de Julia X, c’est qu’il ne respecte jamais ce fameux côté « choc » qu’il a essayé de nous vendre. Le film ne va jamais assez loin et est au final trop gentillet. Le côté sexy ? On le frôle à peine. Au risque de passer une fois de plus pour un vicelard, on n’a guère plus que quelques plans sur un décolleté. Le côté gore ? Au risque de passer une fois de plus pour un gros taré, rien de bien extrême là-dedans à part un plan de clou s’enfonçant dans un pied en silicone et quelques giclées de sang qu’on envoie bien vers l’écran afin de contenter les amateurs de 3D à but uniquement commercial. A noter que dans le genre « j’y vais avec mes gros sabots » pour expliquer la névrose des deux sœurs, Julia X se pose là. A noter également une très fun dernière scène, avec un cameo de Ving Rhames (la saga Mission Impossible, Pulp Fiction), qui nous permet de finir le film sur une impression positive.


Julia X est bien trop frileux pour remplir le cahier des charges de film choc qu’il nous a vendu. Il n’en reste pas moins un divertissement agréable, mais qui ne restera clairement pas dans les mémoires.


Critique originale : ICI

cherycok
5
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le 14 mai 2019

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