Étant très adepte d' "Oslo 31 août", je me faisais une joie de visionner ce film. Las, que c'est appuyé... Oui, Julie se cherche, "sentimentalement et professionnellement". On a vite compris. Mais il faut, en plus, la voix-off, et d'interminables scènes qui ne servent à rien d'autre qu'à enfoncer le clou : Julie n'est pas dans le moule. Ce pourrait être touchant, gracieux, mais il ne subsiste rien de la complexité des relations humaines qui était si bien filmée dans "Oslo 31 août". C'est ici tellement littéral. Et je n'en peux plus des films où le héros meurt (jeune) d'un cancer foudroyant, comme s'il fallait soudain doper un scénario en état de décomposition, injecter du drame pour se donner une direction. Trop facile. L'émotion au cinéma peut passer par mille autres moyens que l'expédient sentimentaliste et lacrymal. Mais je comprends que le film ait bien plu. On s'identifie facilement à cette Julie, qui est bien lisse. Il est toujours commode de penser que "les autres" sont des crétins normés. Seulement, le film sur l'adulescence s'avère au fond très adulescent en tant que film. L'autodestruction d'Anders dans "Oslo 31 août" prenait aux tripes. Là, c'est du mille fois déjà-vu mis complaisamment à la sauce générationnelle. Et que c'est petit-bourgeois...