Je vais essayer de ne pas spoiler le film dans cette critique, cependant je vais dire 2/3 trucs pas ultra importants sur l'intrigue donc si vous voulez être totalement vierge de connaissances par rapport au film avant d'aller le voir, reportez vous au paragraphe de fin pour avoir un résumé de mon avis, sachez aussi que je raconte un peu ma vie dans les deux premiers paragraphes, donc vous pouvez les sauter aussi. En fait vous pouvez tout sauter tant qu'à faire, je ne prendrai pas ça comme une trahison de votre part.


Je l'attendais depuis 14 ans cette suite ! Fan absolu du premier volet, que j'ai vu un nombre incalculable de fois, j'ai aussi vu Le Monde Perdu beaucoup trop souvent pour ma santé mentale, un bon film très divertissant, mais qui n'est pas exempt d'un paquet d'erreurs et de conneries. Quant au 3ème, c'est celui que j'ai vu le moins de fois, forcément, il était jusqu'à présent le plus récent, mais surtout, le plus mauvais, un petit plaisir coupable au mieux. Si j'avais déjà été déçu à l'époque, un Jurassic Park 4 était plus qu'une nécessité pour le gamin que j'étais alors (aujourd'hui je le suis toujours, mais dans ma tête), s'en suit une longue phase de développement, d'abord avec Joe Johnston de retour à la réalisation, cependant les décès de Stan Winston, le superviseur des effets spéciaux de la trilogie, et de Michael Crichton, auteur des deux romans d'origine, à quelques mois d'intervalle mettent un terme au projet. La rumeur d'un Jurassic Park 4 va renaître un an plus tard avec une déclaration de Johnston évoquant carrément une nouvelle trilogie, malheureusement les informations concernant le projet seront distribuées au compte goutte, c'est finalement début 2013 que le film sera enfin officiellement confirmé par Universal, qui annonce avoir confié la réalisation à Colin Trevorrow, jusqu'à présent réalisateur d'un seul film, Safety not Guaranteed, qui à mon goût n'était pas une bombe. Le film est dans la foulée renommé Jurassic World. Dans ce film, on retourne sur Isla Nublar, l'île du premier volet, où le parc imaginé par John Hammond est enfin devenu réalité, il est fonctionnel et accueille chaque jours de nombreux visiteurs. Cependant afin de s'assurer de la fidélité des clients, les chercheurs vont manipuler l'ADN des dinosaures dans le but de créer un hybride, l'Indominus-Rex, et là comme dirait ce bon vieux Ian Malcolm, "Oh oui. Ouh. Ah. Ça commence toujours comme ça. Et puis après il y a les sauve-qui-peut et les hurlements."


Au départ excité par le projet, les trailers successifs m'ont fait prendre peur pour le film, à tel point que mes attentes en étaient réduites au simple espoir que le film soit meilleur que le 3. Niveau scénario il faut avouer qu'on a échappé au pire, apparemment les premières idées qui remontent à une bonne dizaine d'années prévoyaient des hybrides déjà, mais qui étaient des hybrides entre humains et dinosaures afin de créer des super-soldats. Bon j'ai jamais su si c'était vrai, mais il est forcé d'admettre qu'après avoir entendu ça, n'importe quelle idée semble plus intelligente. Mon rêve aurait été de voir les ruines de l'ancien parc, voir sa transformation, mais ce n'est pas le cas ici, tant ai-je envie de dire.


Je pense que mon introduction a été trop longue, tout comme celle du film cela dit (voilà de la transition de beau gosse), rien que la première scène, celle de la naissance de l'Indominus Rex (ne vous inquiétez pas ils se moquent aussi du nom dans le film), est dégueulasse au niveau des CGI, c'est tellement évident que c'est généré par ordinateur que la magie n'opère pas, et pour le coup niveau effet visuel on est loin de la naissance du raptor dans le premier film, qui a 22 ans je le rappelle. Le film commence mal, mais ça s'aggrave avec la présentation de la famille et tout le voyage pour aller vers Isla Nublar, entre des protagonistes pas attachants du tout, mention spéciale pour l'ado qui est un cliché sur pattes, heureusement que son petit frère, joué par Ty Simpkins, est assez supportable, mais on est loin du duo du (je ne terminerai pas cette phrase car je vais finir par critiquer le film de Spielberg à force d'y faire référence). Le pire est atteint lorsque Michael Giacchino tente de recréer la magie de l'arrivée sur l'île, Jurassic Park 3 avait déjà tenté, et s'était déjà planté, et bien là rebelote, la vision de l'île dénaturée avec un parc aux allures futuristes (d'ailleurs ils ont osé nous faire le coup des hologrammes, j'en peux plus de voir des hologrammes dans tous les blockbusters qui se prétendent ne serait-ce qu'un chouia futuristes). S'en suit une longue présentation tout aussi douloureuse des personnages, sur lesquels je reviendrai plus tard.


Cependant le film trouve enfin son rythme avec l'évasion de l'Indominus, et là c'est tout un autre film qui commence, c'est brutal, plein d'action, jouissif, l'humour est moins présent mais marche beaucoup plus, et ça passe finalement très vite tellement je me suis éclaté. C'est juste un énorme gâchis de d'avoir attendu près de trois quarts d'heure pour enfin lancer le film.


Les personnages sont eux-aussi à moitié réussis et à moitié ratés. Le personnage de Bryce Dallas Howard est pour moi le meilleur des principaux, elle est drôle, forte, mais aussi elle a conscience de ses erreurs, et puis franchement ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vue dans un bon film. Quant à India... Chris Pratt, il interprété une nouvelle fois un personnage ultra cool, sorte de mix entre Han Solo et Indiana Jones, alors je l'adore mon Chris, mais j'espère qu'il ne va pas nous faire une Johnny Depp en nous jouant le même personnage dans chaque film, même si là forcément il était une nouvelle fois au sommet de la coolitude. Comme dit plus haut, l'ado joué par Nick Robinson est une catastrophe, une énorme tête à claque incapable de contrôler ses hormones, heureusement que son frère, joué par le meilleur enfant acteur de la période actuelle, le sauve en partie de la chianteur totale grâce à quelques répliques bien senties, mais je soupirais à chaque fois que je les voyais tous les deux à l'écran, car c'était toujours le même schéma : le petit s'émerveille sur quelque chose, le grand en rûte fait la gueule et mate les filles autour de lui.


Niveau secondaires on a Vincent D'Onofrio en grand méchant, déjà bravo pour l'originalité, mais en plus il est le chef de la sécurité qui se dit que ce serait bien d'utiliser les raptors à des fins militaires, le traitement du personnage était cliché au possible, on sait d'avance qu'il dit n'importe quoi et que son idée est totalement abrutie, et on lui fait comprendre ça à plusieurs reprises dans le film, mais non monsieur persiste, un peu comme le neveu d'Hammond dans Le Monde Perdu. Irfan Khan joue le John Hammond indien, mais je dois avouer que son personnage m'a surpris, je m'attendais à ce qu'il soit un personnage unidimensionnel, comme pour D'Onofrio quoi, mais il apporte beaucoup d'humour et une petite touche d'émotion au film, bien que certains traits soit un peu forcés pour en faire un Hammond 2.0. Le film enregistre le retour d'un seul membre du casting original, BD Wong en Dr Henry Wu, et quelle déception, le personnage est un tout petit peu développé de façon à en faire un vrai savant fou, et vu comme il avait l'air sympa dans le premier film, ça me fait presque un choc. Enfin il y a celui qui vole la vedette, dans un film où Ian Malcolm est malheureusement totalement absent, son âme s'est cependant réincarnée dans le personnage joué par Jake Johnson, outre sa référence évidente au premier film avec son t-shirt, il sort bon nombre de répliques qui font presque oublier que Jeff Goldblum a préféré faire la suite d'Independance Day que celle-ci.


Concernant les dinosaures, l'Indominus est une merveilleuse surprise, je m'attendais à voir un truc tout pourri, et bien j'ai presque été terrifié par ce monstre, il réussi là où le spinosaure du 3ème volet avait échoué, être crédible. Car quand les deux premiers volets avaient établi que le T-Rex se trouvait tout en haut de la chaîne alimentaire, il était dur de croire une seconde en cette horreur de Spinosaure qui en brisant le cou du T-Rex avait en même temps brisé mon enfance. Or là l'Indominus est clairement présenté comme une création scientifique, une aberration de la nature totalement indomptable et inarrêtable. Pour le cas des raptors « domestiqués », j'étais le premier à défendre l'idée (même si avec le dernier trailer j'étais plus réservé), mais je suis content d'avoir eu raison. Il est établi rapidement que le personnage de Chris Pratt a assisté aux naissances, afin d'avoir leur confiance, il est en quelque sorte l'alpha du groupe de raptors, mais est-ce que ceux-ci sont des petits toutous bien dressés ? Ahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaha... Pardon, mais qui a réellement pu croire que les raptors seraient inoffensifs ? Leur cas est géré à la perfection, jamais on avait senti les raptors aussi féroces et aussi intelligents, même dans le premier film, leur première scène montre bien toute l'étendue de leur mentalité, et ne sont pas aussi unidimensionnels qu'on pourrait le croire.


Ensuite je suis obligé d'évoquer la scène la plus cool de tous les temps, ainsi que la fin, spoiler donc rendez-vous au prochain paragraphe si vous n'avez pas vu le film.


Le raptor qui se bat en montant sur le dos du T-Rex, on peut pas faire plus cool comme scène, presque nanardesque dans l'esprit mais tellement épique. Je crois qu'à partir du moment où Pratt arrive à retourner les raptors contre l'Indominus, il y aura deux types de personnes, celles qui comme moi seront en train d'atteindre l'orgasme en voyant des raptors très humains, se battant même aux cotés du T-Rex, travaillant ensemble, puis regardant Pratt en disant presque au revoir, c'était mignon comme tout et assez touchant. Et il y aura les autres qui trouveront ça totalement ridicule, et je dois avouer que ça a failli être mon cas quand j'ai vu le dernier raptor faire son arrivée héroïque, mais quand je l'ai vu monter sur le T-Rex je voulais hurler de joie, mais il y avait du monde dans la salle donc je me suis retenu.


Par contre je regrette d'avoir deviner la fin depuis un bail, je pas spécialement malin, mais l'union entre le T-Rex et les raptors pour balancer l'Indominus au Mosasaure c'était tellement évident pour moi qu'il ne fait aucun doute que toute personne plus intelligente que moi, c'est-à-dire à peu près 99% de la population terrienne, l'avait deviné aussi, mais elle fait son effet aussi, la vraie question désormais c'est comment le mosasaure va-t-il faire pour se nourrir ? Il va crever le pauvre s'il n'y a plus personne pour lui envoyer des requins à bouffer.


En conclusion , Jurassic World n'est pas au niveau de Jurassic Park, mais il n'essaie pas de l'être, il a bien compris que c'était impossible, malheureusement il l'a compris trop tard, la première partie essaie de recréer la magie du premier volet sans jamais y arriver, il faut attendre la deuxième partie du film pour prendre son pied comme jamais. Certains personnages sont malheureusement totalement ratés, tandis que d'autres sont de très bonnes surprises, c'est mi-figue mi-raison sur plan là. L'Indominus Rex fait parti de ces surprises, il est réellement terrifiant et crédible, les Raptors sont eux aussi au sommet de leur art, jamais il n'auront été si féroces, si intelligents, et même si humains. Les CGI sont plutôt réussis dans leur globalité, cependant je déteste l'aspect pseudo futuriste du parc et les hologrammes qui vont avec, aussi certains plans sur des dinosaures sonnent totalement faux, notamment celui d'ouverture qui pour une situation similaire au premier film, réussi à faire moins bien 22 ans plus tard. Au final ce film est plutôt une belle surprise pour moi qui n'en attendait plus rien, ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre, je le placerais cependant juste au-dessus du Monde Perdu et devant le 3ème volet dans la hiérarchie de mes films préférés de la sagas, car la deuxième partie est juste fantastique. J'irai sans doute le revoir au cinéma d'ici peu, et je pourrai ainsi fixer une note claire, car si je mets 7 aujourd'hui, j'ai pas mal hésité avec le 8. Enfin concernant les suites prévues, mais pas officialisées, j'ai bien envie de faire mon schizo, allez vous faire foutre avec vos suites de merde, et putain à quand une suite ? Je veux continuer à voir des dinosaures au cinéma, et il n'y a que Jurassic Park pour m'offrir ça avec un soupçon de qualité.

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le 10 juin 2015

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KiraYagami

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