Après des années de développement, un changement de réalisateur et quelques reshoots, DC et Warner ont enfin leur réunion de super héros au cinéma avec Justice League. Une union qui devait ringardiser ses concurrents Marvel. Hélas, Justice League rate à peu près tout ce qu'il entreprend, faisant un peu plus battre de l'aile l'avenir de Batman, Aquaman et consorts
La peur enveloppe les habitants de la Terre depuis la mort de Superman (Henry Cavill). Alors qu'une menace, du nom de Steppenwolf, débarque sur la planète, Batman (Ben Affleck) et Wonder Woman (Gal Gadot) ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains afin de l'affronter.
Justice League laissera-t-il le DC Universe au bord du chaos ? Depuis sa prise en main par Zack Snyder, l'univers lié des films DC a bien du mal à exister face aux cadors de chez Marvel. Batman V Superman (version courte) était une purge, Suicide Squad, une souffrance malgré son succès au box-office. Seule la première aventure solo de Wonder Woman est parvenue à contenter les critiques et le public. Alors que la réunion entre Batman, Flash, Superman ou encore Aquaman devait placer la licence DC à son zénith, Justice League n'est, finalement, qu'un accident industriel de plus dans la constellation Warner.
Une ligue des justiciers pas du tout bath
Un raté peu surprenant tant la genèse de Justice League a été tumultueuse. Après le suicide de sa fille en mars 2017, le réalisateur Zack Snyder a abandonné le tournage au profit de Joss Whedon. Le papa au cinéma des Avengers s'était occupé de la post-production et du tournage de quelques scènes supplémentaires. D'où la sensation de voir un film qui ne sait pas sur quel pied danser. Ambiance nietzschéenne que Snyder a distillé dans l'univers DC depuis Man of Steel ou calembours et grosses marades entre bonhommes en collant, que Whedon a intégré pour rendre l'oeuvre plus fun. La mayonnaise ne prend pas. La faute, peut-être, aux blagues lancées par un gros lourdaud de Batman, incarné par un Ben Affleck qui a toujours du mal à desserrer les dents. Bien que Zack Snyder soit crédité comme réalisateur, le spectateur a bien du mal à reconnaître le travail du cinéaste. Excepté un générique plutôt convaincant à la sauce Watchmen et quelques scènes au ralenti, construites comme des tableaux où les super héros font la part belle à leurs poses iconiques, Justice League déçoit tant visuellement que dans sa mise en scène plus que neutre.
Initialement prévu en deux parties, Justice League a été raccourci à deux heures. Un changement qui se sent dans sa narration, souvent incohérente. Les nouveaux personnages sont introduits beaucoup trop rapidement pour que le spectateur puisse s'y attacher ou comprendre les différents enjeux qui sont propres à leur histoire personnelle (les néophytes pourront-ils comprendre l'apparition de Mera ou la présence en prison du père de Barry Allen ?). Le charisme du grand méchant Steppenwolf et la facilité avec laquelle nos héros parviennent à sauver le monde nous font demander si former la ligue des justiciers était bien utile. Quant à la résurrection de Superman, Justice League nous donne droit à un retournement de veste du Kryptonien plus rapide que l'opportuniste de Jacques Dutronc, affaiblissant une idée qui aurait pu être plus qu'intéressante.
Encore un ratage complet pour le DC Universe. Même si l'on trouve quelques bonnes idées dans Justice League (un Aquaman badass, une bataille à la Seigneur des anneaux...), l'alliance des super-héros DC fait pschiiiit et pose réflexion quant à l'avenir de la franchise. Narration incohérente qui brasse trop en peu de temps, une mise en scène banale, un méchant peu charismatique... Justice League s'enlise du début à la fin, laissant une place plus importante à Gal Gadot et sa Wonder Woman plutôt qu'à Ben Affleck et son Batman. Une nouvelle ligne directrice qui sera développée dans le futur ?