Je me demande si ce n'est pas le Steven Seagal le plus violent que j'ai vu et tout simplement le plus violent de toute sa carrière. Il s'agit d'un nouveau polar urbain produit par la Warner dans la lignée de Nico. Seagal y incarne un inspecteur de police aux méthodes musclées (c'est peu de le dire) chargé de calmer les agissements d'un excité moustachu tout en composant avec la mafia locale avec qui il est plus ou moins ami selon son humeur.
Comme je l'ai dit, la violence y est très importante (outre ses poings et sa pétoire, Seagal utilise un peu tout ce qu'il trouve dans le décor comme une queue de billard, un hachoir ou un tire-bouchon) et rappelle celles des meilleurs Stallone/Schwarzenegger sortis une décennie avant : Commando, Double Détente, Cobra pour ne citer qu'eux. Ainsi, je n'ai même pas été surpris d'y retrouver Gina Gershon dans son habituel petit rôle de prostituée teigneuse. Et comme Seagal balance toujours une vanne entre deux coups de poing dans la figure, on est constamment tiraillé entre le film d'action premier degré et la parodie.
Bien sûr, c'est inutile de chercher dans Justice Sauvage une quelconque vraisemblance. Apparemment, ce Gino Felino a carte blanche de la part de ses supérieurs. Ce qui lui permet de se balader en toute impunité avec un fusil à pompe en bandoulière et de mener seul une véritable chasse à l'homme ne pouvant se terminer que dans le sang (pour ceux qui en doutaient). Il ne sera jamais sérieusement mis en difficulté surtout dans le combat final qu'il maîtrisera de bout en bout. C'est bien simple, tous les sbires croisant son chemin se feront tous salement éclater la tronche un à un à tel point que j'en ai eu mal pour eux.
Au moins, ça s'assume comme une série B ultra-violente alors que l'époque était en train de changer. Même si Steven ne peut s'empêcher de glisser ça et là de longs paragraphes hors-sujet sur son enfance ou la protection des animaux. Vu qu'il se comporte comme un bulldozer quand il n'est pas content, mon sens du sacrifice étant limité, je ne vais pas me risquer à le lui reprocher trop fort.