Pendons nous, dans les bois...

Au Japon, il existe un forêt située derrière le mont Fuji nommée Aokigahara, surnommée "La mer d'arbre". 35 km² de superficie verdoyante avec la montagne en toile de fond, sur une ancienne coulée de lave, un endroit absolument magnifique. Mais c'était peut-être trop beau pour être vrai, puisque la mer d'arbre est aussi appelée "Forêt des suicides", un nombre incroyable de gens choisissant cet endroit particulier pour mettre fin à leurs jours, certains corps disparaissant purement et simplement à jamais dans la nature. Une bien étrange histoire, qui a évidemment engendré tout un tas de mini légendes annexes plus ou moins horrifiques. Et donc naturellement un film, Jyukai, que pas grand monde ne semble avoir vu en dehors du Japon.

Dans le pire des cas ça aurait pu être un survival forestier avec des zombies en carton pâte et/ou des fantômes en CGI, dans le meilleur un film fantastique sur la mort et les esprits.

Je croisais les doigts pour que ce soit la deuxième option mais en fin de compte il se trouve que Jyukai n'a absolument rien de fantastique. C'est un film de destins croisés, où l'on suit divers personnages qui vont se retrouver pour une raison une autre dans la forêt maudite: un yakuza chargé d'aller récupérer une dette, une petite vendeuse de hall de gare, une jeune femme dépressive, etc...

Y'a de bonnes idées par-ci par-là. J'aime bien l'histoire du mec fauché comme les blés laissé pour mort au fond des bois qui se demande si finalement c'est bien nécessaire de retourner vers la civilisation qui l'a rejeté. Le personnage avance dans la forêt, on apprend juste ce que l'on doit savoir sur son passé, la mise en scène offre quelques beaux plans, moi ça m'allait.

Si les autres histoires étaient du même acabit ça aurait pu être intéressant, mais quelle purge ! C'était vraiment nécessaire les quinze plans fixes qui durent trois quarts d'heure dans un restau à la même table pour arriver à nous faire comprendre que deux personnages sont devenus potes ? Et cette histoire de hall de gare interminable pour nous expliquer que ben la dame elle est dépressive parce que... ben elle est dépressive, ça sert à quoi ?

Tout est lent, etiré à l'extrême dans la mise en scène aussi bien que dans l'histoire, et surtout creux du début à la fin. Maintenant que j'y repense les zombies moisis et les fantômes en rideaux c'était pas une si mauvaise idée.