Pour inaugurer une longue file annuele de critiques, quoi de mieux qu'un film qui s'appelle Kickangels / Kickboxing Angels / Angel Fists? Comment ça n'importe quoi d'autre?
Je tiens à préciser que ce film Philippin bénéficie de la caution intellectuelle de Roger Corman (bon d'accord ce n'est pas très flatteur pour lui mais il l'a bien cherché).
De quoi parle Kickboxing Angels? Comme son titre l'indique, d'un championnat "mondial" de "karaté" féminin où se trame un complot contre l'ambassadeur Américain. Cette histoire fait réfléchir car on n'arrive pas à comprendre l'idéologie des méchants : sont-ils gauchistes ou nationalistes (ou les deux)?
Sinon le reste est un ramassis de clichés :
- le bon vieux coup de l'héroïne (venue venger le meurtre de sa soeur) qui doit se battre à la sortie de la douche contre des sbires
- le bon vieux coup du faire-valoir masculin pénible et con comme ses pieds, mais qui réussira à coucher avec l'héroïne à l'heure du métrage
- le bon vieux coup de la blonde ficelée qui dit à son geôlier de la détacher pour qu'elle puisse le baiser (et évidemment il comprend cela au sens propre et non au figuré!)

L'intrigue est particulièrement molle : il faut attendre les 20 dernières minutes pour assister à une (relative) emballée de combats et de suspense (j'y reviendrai). Le réalisateur meuble auparavant avec des scènes de discussion pesantes entre l'héroïne et son sidekick masculin, qui rendent l'enquête aussi dynamique qu'un vieux Derrick.

Deux aspects rendent ce film intéressant.
Déjà nous pouvons nous interroger sur le regard que porte le réalisateur Cirio H Santiago sur ses concitoyens. Déjà il fait de la ville de Manille un sordide coupe-gorge, éloigné des cartes postales. Même la boîte de strip-tease locale pue la misère : peu de lumière, une piste minimaliste, pas plus de 2 stripteaseuses en même temps se dandinant vaguement en culotte. Moins touristique tu meurs. Les Philippins en eux-mêmes ne sont guère mis en valeur : il suffit qu'une blonde crie dans une arène que l'ambassadeur est en danger pour qu'ils détalent comme des lapins. En même temps ils sont très fragiles : je viens d'apprendre qu'il suffit qu'une lame s'enfonce d'un centimètre dans une épaule de Philippine pour qu'elle meure rapidement.

Mais le clou du spectacle reste les combats en eux-mêmes. Comment expliquer? Mis à part "l'actrice" principale qui fait le minimum syndical, aucune de ces filles n'avait la moindre expérience dans les arts martiaux et cela ne s'est rarement autant vu. Le réalisateur a usé alors de tous les artifices possibles : doublures, champs/contre-champs et hors-champ pour suggérer, remplacement des scènes de combat par des scènes de douche... Risible! Nous avons ainsi droit à plusieurs scènes de douches collectives sans murets pour garantir un voyeurisme total.
C'est sur ce dernier aspect positif que je termine cette critique d'un film de série regardable mais navrant.
Jibest

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