Scorsese semble, dans chacun de ses films, grimper un échelon de plus dans la perfection de la mise en scène. Chaque plan fait sens, et je n'ai nul doute qu'un étudiant en cinéma plus calé que moi saura écrire un mémoire entier sur chacun des chapitres qui forment cette grande fresque historique se terminant par un tiers de procès à l'image d'Oppenheimer (les américains et les films de procès...). Cependant, je pense avoir mis le doigt sur ce qui me gène dans le cinéma de Scorsese : la perfection formelle et technique de ses films, accompagné du jeu impeccable des acteurs m'empêche d'être touché par leur visionnage. Scorsese, Tarantino, Spielberg, ces réalisateurs sont devenus tellement doués dans leur art qu'ils ont de plus en plus de mal à m'émouvoir à mesure que leur talent s'affine. Malgré la subtilité des rapports entre personnages et des enjeux, je reste de marbre face au drame subi par Mollie et dans une moindre mesure par Ernest, perdu dans ses propres contradictions. Je n'ai également pas retrouvé la dimension épique d'Aviator qui m'avait tellement marqué, ou la viscéralité de ses précédentes œuvres. Il reste toutefois un film incroyable par sa réalisation, ses décors, son intelligence et son respect du sujet traité.