Money for nothin' and chicks for free
Il faut bien avouer que la bande annonce ne faisait pas rêver. Teen-movie d’action, coupe-au-bol déguisée en super espion, supra-méchant prêt à déverser sur le monde son délire mégalo, etc, etc. Rien de très appétissant.
Mais les chaleurs équatoriales consécutives à l’exil, l'appel de l'air conditionné et le vide laissé par l'absence de quoique ce soit de regardable en ce mois de mars ont été plus forts. C'est donc bien malgré moi que je me suis retrouvé devant ce Kingsman, dernier né d'un réalisateur responsable apparemment de Kick Ass et d'autres trucs que je n'ai pas vus. Bref.
N'en déplaise à Birdman, Kingsman est un blockbuster (un blockbuster qui se moque des autres blockbusters et qui s'assume, certes, mais un blockbuster tout de même). Il y a donc, comme annoncé, un ado un peu paumé qui va sauver le monde, un supra-méchant écologiste, une princesse à sauver, des fusillades, de l'action.
C'est en réalité un hommage en forme de pastiche au film d'espionnage dans ses années de gloire, qui en reprend les codes pour les tourner en dérision. C'est un peu là tout l'intérêt de la chose : si vous avez jamais aimé un James Bond, vous aimerez forcément Kingsman, avec ses méchants caricaturaux, ses gadgets à la limite du ridicule, ses scènes d'actions tirées par les cheveux.
On y trouve aussi, forcément, le défaut inhérent au genre parodique qui est celui d'une certaine tendance à la facilité et à la complaisance. Mais on pourrait dire que c'est de circonstance ici et même que ça ajoute à la comédie.
Bref, il n'y a pas beaucoup à hésiter, c’est peut-être là – qui sait ! – le film de l’année. Et ça commence sur du Dire Straits en plus.