Les voix chuchotent en off, dès le début, à longueur de temps. Pour dire du vent, des cucuteries, des trucs impossibles, le courrier des lecteurs des magazines de salon de coiffure.


Les femmes portent de longues robes et de longs cheveux, ou parfois sont nues.


C'est un show-room immense dans lequel la caméra toujours en mouvements, de gauche à droite, de haut en bas, partout, toujours, tout le temps, semble feuilleter pour nous les pages d'un magazine de décoration. De bon et de mauvais goût.


Oulala les belles images !


Chacun marche en courbe, jamais droit, on se croise sans se regarder, on se parle autrement. Tout est propre, très propre, très très propre, et riche, très riche, très très riche, sauf quelques malades au dispensaire, des joueurs de domino dans la rue.


C'est un existentialisme de bazar, mais un bazar chic, très chic. Les problèmes sont profonds, on le comprend à l'intensité des regards.


On marche souvent sur le sable au bord de l'océan. Ou bien on court en levant les bras. Quelquefois on se baigne tout habillé parce qu'on est fou. On est fou d'amour. Enfin, c'est ce qu'on dit. On dit tellement de choses ridicules.


On a envie de donner des claques à tout le monde. Sauf peut-être à Cate Blanchett.


On assiste à presque deux heures de publicité pour un parfum. On s'attend à chaque instant à ce que Julia Roberts déboule en chuchotant "halte aux diktats". Au bout du compte, on ne sait même pas de quel parfum il s'agit.


C'est pompeux. Grotesque. Et vide. Incroyablement vide.


Malick n'a plus aucun talent.

pierreAfeu
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le 6 déc. 2015

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pierreAfeu

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