This is not a funny game

L'abominable VF (imposée à Nantes) ne peut pas tout expliquer. Quand un film est mauvais, on s'en rend compte, quelles que soient les conditions dans lesquelles on le voit.

Le nouveau film d'Eli Roth est donc mauvais, complétement raté. On ne croit à rien, à aucun personnage, aucune situation, rien. Un seul exemple : le personnage principal était DJ jusqu'à ses 30 ans avant de devenir architecte... Vous imaginez David Guetta architecte ?

Le pire n'est pas là. Knock knock est sensé être un film d'ambiance, capable de susciter chez le spectateur des sentiments d'angoisse, de peur, de stress. On ne ressent pourtant rien de tout ça, juste une colère grandissante. Sans tension, prévisible et bateau, jamais surprenant, le film avance le cul entre deux chaises, entre provocation facile et formules éculée.

On ne sait finalement pas où Eli Roth veut en venir. S'agit-il de saccager le confort bourgeois et ses travers ridicules ? S'agit-il, au contraire, de dénoncer l'hypocrisie masculine ? Et s'il n'était question que de distraire, ce serait raté aussi. Espérons au moins que l'inspiration ne soit pas venue de Funny games... ce serait pathétique.

Se raccrochant désespérément au regard ténébreux du beau Keanu Reeves (51 ans au compteur mais 43 ici...), lequel semble vouloir y croire mais ne réussit qu'à être pataud, on se demande comment le réalisateur d'Hostel 1 et 2 a pu se vautrer de la sorte.