Si le dernier film posthume de William Friedkin me semble plutôt mineur. Ce dernier ne s'inscrit pas moins dans la continuité de sa filmographie.
Adoptant une fois de plus à l'image de ses derniers films, un dispositif minimaliste et théâtrale. Ici le réalisateur s'obstine comme il l'a souvent fait (la folie de "Bug", la violence crue de "Killer Joe"...) à porter un point de vu grinçant et pessimiste sur notre monde. D'où la volonté de Friedkin d'adapter la pièce de théâtre pour les contemporains d'aujourd'hui, post 11 Septembre. Des constats froids et des critiques virulentes qui prendront leur envol dans la séquence final, avec un plan final amplement plus pessimiste.
Le metteur en scène n'a pas pour objectif de donner une vérité, et nous insite à tenir compte de la pluralité des points de vus pour que le spectateur se fasse sa propre opinion (me rendant curieux de voir sa version de "12 Hommes en colères").
L'intrigue se concentre principalement à déterminer si le commandant Queeg était apte ou non psychologiquement. Le personnage (interprété par Kiefer Sutherland) qui se verra en proie à être un vieil homme fébrile victime du temps, et ayant pourtant une grande carrière derrière lui. Ce dernier ne manquera pas de nous évoquer un parallèle avec le réalisateur multi récompensé et malheureusement décédé. Impossible de ne pas penser que William Friedkin lui même n'avait pas le même sentiment et le même constat entre lui et le personnage.
Adieu monsieur Friedkin.