Ce qui est chouette quand on est bloqué à la cambrousse sous la pluie avec la vidéothèque d'un autre, c'est qu'on se permet d'étranges tentatives parfois couronnées d'un imprévisible succès.


Ici, une histoire improbable pendant la première guerre mondiale qui est résumé dans ce charmant titre, pas de quoi pavoiser non plus, je mise tout sur Hugh encore gaillard et j'essaie d'oublier l'affiche dégueulasse.


Et bien, en fait, Hugh n'est pas encore complètement terminé, il a toujours son visage un peu jeunot et son rôle est franchement anecdotique, mais ce n'est pas très grave.


En réalité, ce film appartient à la vieille et rare tradition jadis noblement portée par les studios Ealings : celle des films au résumé surréaliste traité avec le plus grand sérieux et une très grosse dose d'humour british.


Il faut voir ce film comme le digne héritier de Whisky à Gogo, et comme ce dernier, ici, c'est le village qui compte, un village Gallois, avec son vieux curé, son barman coureur de jupon (Colm Meaney, incontournable), sa fille frivole, son idiot consacré et surtout sa masse agissante, la force des grand-pères, des enfants et des femmes qui décident un jour que cette foutue montagne ne deviendra pas colline !


Et là, c'est absolument charmant, ça ne tient à presque rien et c'est tout sauf inoubliable, mais il y a des gags tendres, un esprit têtu ravissant, une gloriole absurde mais mignonnette et la campagne galloise qui se charge du reste...


Finalement, il y a presque quelque chose de miraculeux à vouloir faire un film comme ça en 1995, c'est assez rare pour être précieux et le sort dévolu au film ici-bas me semble rien moins que parfaitement injuste.

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le 8 mai 2013

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Torpenn

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