festival de cannes

Un classique du genre le rendant très prévisible mais qui se maintient au fil des années grâce à quelques subtilités fort sympathiques. Tout d'abord, un excellent casting avec un Paul Newman qui connaîtra les hauts et les bas, à l'aise à tous les niveaux. Au rendez-vous, Piper Laurie, magnifique, alcoolique et dévergondée, elle dégage le drame à chacune de ses apparitions. On ne regrette pas de savoir que Robert Rossen aura longtemps tenu tête à la production pour avoir cette actrice. Enfin, Jackie Gleason, un acteur à qui je ne prête pas beaucoup de charisme, mais dont le personnage en dégage tellement dans cette mise en scène ! Il est malgré lui la star de ce film, conservant la même noblesse de bout en bout. On pardonne presque à Rossen de lui avoir donné si peu de texte.

Au niveau du texte, on s'égare parfois dans le méta-discours un peu nauséabond. Les personnages en deviennent immédiatement plus irréaliste, l'ambiance en pâti. Je n'ai rien contre l'idée du "perdant" mais était-on obligé d'en faire autant ? C'est même parfois difficile avec Piper Laurie.

Malgré ces quelques scènes de dialogues qui s'égarent dans des abysses où l'on ne veut pas les suivre, le film est propre, efficace, et habilement rythmé. Même pour les réfractaires de l'image noir/blanc, ça ne devrait pas poser trop de problèmes.