Le continent ensablé

C'est grâce à ce film que Haneke a eu envie de travailler avec Trintignant.
J'avoue que je ne m'attendais vraiment pas à le voir dans ce genre de film. D'ailleurs, lorsqu'il est apparu la première fois à l'écran, je me suis demandé si je n'avais pas la berlue... j'ai alors revérifié le casting (étant donné que je ne prête pas trop attention aux noms qui surgissent lors du générique) et là j'ai compris que je n'étais pas encore bon pour l'asile.

L'intrigue n'est pas terrible. L'idée est un peu saugrenue, soit, ça peut être sympa quand même. Ce qu'on pardonne moins, c'est le manque de conflits. Il y a pourtant des scènes qui s'y prêtent mais c'est pauvrement exploités voire ellipsé. On s'ennuie donc un peu. En plus, l'intrigue part un peu dans tous les sens, certaines avancées narratives semblent venir de nulle part, improvisée par les auteurs... les personnages sont un peu pauvres aussi. Mais tout cela renforce le côté un peu bizarre de ce film. À plusieurs reprises, je me suis surpris à sourire devant ces bêtises bricolées.

Et puis la mise en scène bien typique de ce genre de films issus des années 60. C'est moche dans le sens où il y a peu d'effort au niveau des cadrages, mais c'est beau aussi à cause de ce kitsch assumé, de ces couleurs flashantes, de ces décors fragiles, de ces costumes trop propres. Et puis des acteurs qui prennent ce rôle très au sérieux, qui semblent impliqués. Pourtant, ils devaient bien se rendre compte de la qualité du film... mais bon, bizarrement ça fonctionne dans une optique du cheap, du kitsch. En tant que Z ce n'est pas le must car pas assez délirant, mais à nouveau on trouve quelques passages qui font bien sourire.

Bref, c'est pas déplaisant à suivre mais c'est pas palpitant non plus.