Le cinéma de genre, on aime, mais il faut reconnaître que, souvent, il a bon dos. On accepte ainsi de se farcir des histoires ineptes, mal interprétées et mal mises en scène, juste parce qu'on espère y trouver la petite étincelle d'originalité qui fera que le film tranche par rapport à la production lambda. Autant être clair, ce ne sera pas le cas avec "El Aviso" dont l'électro-encéphalogramme est aussi plat que celui de l'un de ses protagonistes qui s'est pris une balle dans la tête. Entre une formule mathématique inepte (niveau cours préparatoire...) et une histoire absurde dont ni les tenants ni les aboutissants ne sont explorés, les scénaristes ne se sont pas bien fatigués : ouvrant la piste possible de la schizophrénie du "héros", qui aurait dû injecter un peu de trouble là-dedans, ils se contentent finalement d'un lien temporel assez grotesque via un miroir qui n'explique rien. Et laisse le spectateur en plan, j'allais dire avec ses questions, sauf qu'il y a bien longtemps qu'il a arrêté de s'en poser, des questions.
Cette fin irrésolue mais pas assez fine pour être intriguante est le dernier clou dans le cercueil d'un film manquant totalement de conviction, illustré par des acteurs qui se trimballent pendant une heure et demi une unique expression, qui caractérisera donc leurs personnages.
Et s'il était temps que les jeunes réalisateurs espagnols arrêtent de loucher vers les US, et considèrent le cinéma comme un véritable Art, comme nombre de leurs collègues d'Amérique Latine par exemple ?
PS : ce film est encore une production Netflix.
[Critique écrite en 2019]