Au nom de la mère, du fils et du saint psychopathe

S'inspirant de deux faits divers ayant défrayés la chronique dans les années 30, Clint Eastwood livre un polar sombre, dans la lignée de Mystic River.

Le scénario tourne autour de Christine Collins, une femme dont le fils a disparu mystérieusement alors qu'elle était au travail. La police de Los Angeles, désireuse de redorer son blason, fait alors de la recherche du petit garçon une priorité.

Située dans le Los Angeles de la fin des années 20, peu avant la Grande Dépression, le scénario offre à Clint Eastwood un terrain de jeu à la mesure de son talent, et le moins que l'on puisse dire, c'est que celui ci a su en tirer profit. Passionné par les récits ayant lieu durant cette période qui l'a vu naitre, le réalisateur s'est investi à cent pour cent dans les moindres détails, afin de s'assurer de rendre l'ambiance de l'époque du mieux possible. Et cela se voit à l'écran. La photographie somptueuse de Tom Stern, le directeur de la photographie attitré d'Eastwood depuis Million Dollar Baby, alternant avec brio les images saturées et les séquence plus sombres, accompagne ce souci du détail à la perfection, pour un rendu visuel souvent éblouissant.

Le problème du film vient de son scénario, à l'écriture plus qu'inégale. Les dialogues sonnent souvent faux, ou sont par trop prévisibles. Et la progression est un peu laborieuse. La première partie traine un peu trop en longueur, ce qui est surprenant au vu des ellipses utilisées, la seconde fait basculer le film dans le glauque sans crier gare, ce qui relève un peu l'intérêt, jusqu'à présent faiblard, du récit.

L'autre problème, c'est bien sûr Angelina Jolie. La belle en fait des tonnes, cherchant à prouver sa capacité à porter ce rôle. Elle n'échoue pas, pas complétement, mais ne parvient pas vraiment à rester crédible de bout en bout, et on a parfois l'impression qu'elle cherche à nous crier "Regardez moi! Je sais aussi faire des rôles de femmes fragiles!!!".

Un bon Eastwood, correct sans plus, qui se laisse voir et apprécier si l'on parvient à passer outre ses défauts, mais qui ne restera pas parmi les perles de sa filmographie.
Hyunkel
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le 8 nov. 2011

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Hyunkel

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