Virage vers le fantastique donc, ou plus précisément le film de fantômes japonais. Le mari vient hanter les rêves des villageois. D’abord un voisin qui affirme lui avoir parlé en songe. Puis, la fille de Gisaburo qui évoque un puits. Enfin Seki qui le voit apparaitre chez lui, le visage blanc comme les morts. Il ne parlera jamais, il la fixera. Le fantastique de Nagisa Oshima n’est pas conçu pour effrayer. Il est poétique et métaphorique afin d’exprimer la folie des deux amants. Elle qui cherche à exorciser la culpabilité qui la ronge, lui qui jette chaque jour des feuilles dans le puits comme pour recouvrir un crime qu’il n’assume pas. Ces gestes les rendent coupables à la fois aux yeux des villageois et de l’inspecteur venu enquêter sur la trop longue disparition du mari. Ce que montre L’Empire de la passion est une société malade de ses préjugés bâtis sur des fondements rétrogrades qui contamine et condamne ceux qui voudraient s’en échapper.
janodo
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le 18 août 2012

Modifiée

le 18 août 2012

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Jean Dorel

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