Inspiré du long poème éponyme de l'Australien Banjo Paterson, L'Homme de la rivière d'argent a été réalisé en 1982 par George Miller. Pas celui des Mad Max et des Babe, mais un homonyme, australien lui aussi, dont c'était le premier long métrage. Le film est très vite devenu un classique du cinéma aussie, et a engendré une suite, produite six ans plus tard par la Walt Disney Company.


Il est question, dans ce premier opus, du passage à l'âge adulte d'un jeune garçon. Jim Craig (Tom Burlinson), qui a grandi dans les Snowy Moutains, pays rude et d'une âpre beauté. Il perd son père dès le début du film dans un accident provoqué par l'irruption d'une horde de chevaux sauvages, menée par le fier étalon Old Regret. Sommé par les locaux de descendre dans la plaine pour apprendre à y devenir un homme, et gagner ainsi leur respect et le droit de revenir vivre dans les montagnes, le garçon part donc pour les lowlands du Victoria. Il décroche un travail chez M. Harrison (Kirk Douglas), un riche éleveur de bétail, veuf et père de la charmante Jessica (Sigrid Thornton).


Petit à petit, Jim Craig va faire sa place dans cet univers viril, gagnant le respect des uns et des autres à force de dur labeur et de courage. Le jeune homme, qui fait preuve d'une aisance peu commune avec les chevaux, réussit même à dresser en quelques jours un poulain rétif - qui n'est autre que la progéniture d'Old Regret - joyau du cheptel d'Harrison qui l'a acheté pour mille dollars... Au cours d'une longue et grandiose scène finale, Jim Craig parvient, seul, à dompter la horde sauvage, sous les yeux médusés des durs-à-cuire du bush australien. Le garçon est devenu un homme.


L'histoire de ce garçon des montages devenu un homme, à la fois simple et touchante, n'est pas le seul intérêt de L'Homme à la rivière d'argent. L'alternance entre les Alpes australiennes, les paysages de bush et des décors de studio remarquablement sobres offrent à ce film une indéniable filiation avec le western américain. Les grands espaces, les hommes à cheval portant fusil et chapeau, les femmes attendant sagement à la maison, la nature sauvage et dangereuse, et l'importance de gagner le respect des autres grâce à sa propre valeur : de nombreux codes du genre y sont présents, et bien employés. La prestation de Kirk Douglas, qui à 65 ans bien tapés signe là le dernier western de sa riche carrière, n'y est pas étrangère : la star américaine, qui joue les deux rôles de Harrison et son frère Spur, le chercheur d'or à la jambe de bois qui prend Jim Craig sous son aile, se montre aussi à l'aise dans la sévérité du premier que l'excentricité du second.


Enfin, il faut le dire, les scènes de chevaux retiennent particulièrement l'attention. Les Brumbies, ces descendants de canassons abandonnés par les premiers colons européens et revenus à l'état sauvage, sont tout simplement magnifiques ; et la scène finale, où une trentaine de cavaliers partent dans les montagnes à la poursuite de la mob pour récupérer le poulain d'Harrison, qui l'a rejointe, est remarquable. Selon la légende, l'acteur incarnant Jim Craig aurait lui-même accompli l'impressionnante chevauchée, alors qu'il n'avait jamais monté avant le début du tournage... He's a man!

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le 17 oct. 2016

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